Trois ans… Voilà maintenant trois ans que je n’avais pas eu de nouvelles d’elle, elle avait pris ses valises et avait fuit à San Francisco alors que j’étais resté en Italie. Depuis rien, elle était peut-être morte et enterrée au fond d’un jardin et je n’en savais rien. Tout ce que je savais c’est que l’amour que j’éprouvais pour elle refusait de s’en aller, j’avais pourtant eu quelques relations sexuelles durant ce temps, j’espérais même que j’arriverais à tomber amoureux de quelqu’un d’autre, mais s’était tout simplement impossible. Lorsque j’avais fait l’amour j’avais toujours eu l’impression que je la trompais, qu’elle était toujours avec moi alors que… Non ! Certains disent que le hasard fait bien les choses et ils avaient surement raison, ce matin j’avais la grande surprise de tomber nez à nez avec cette fille que j’aimais plus que tout malgré les épreuves que nous avions dû affronter pendant notre jeunesse. Je me souvenais encore de cette grossesse puis de cette fausse couche qui avait fait l’effet d’une bombe, résultat… Tout avait été détruit et pourtant. Depuis ce jour j’arrêtais de la blâmer, elle n’était pas coupable, la culpabilité me rongeait, la dernière fois que j’avais pu la voir je lui en avais mis plein la gueule à cause de cette histoire et aujourd’hui je me rendais compte que j’étais le plus grand con qui existait sur cette terre.

Tout ça pour dire que de la voir en robe de chambre devant chez moi avait été une grosse surprise, je ne m’attendais pas à la voir ici car, après tout San Francisco n’était pas la ville la plus proche. J’avais tenté de masquer mon étonnement, mais s’était très compliqué, j’étais pas bon pour masquer mes émotions en réalité. Quelques minutes après je me retrouvais devant chez elle, puis à l’intérieur pour l’aider à régler un petit problème de chaudière. Lorsque j’aurais dû partir elle m’avait proposé de rester, quelque chose que j’aurais fait avec grand plaisir, mais j’eu une autre idée. Pourquoi de ne pas l’inviter à manger au Subway du coin ? Certes ce n’était pas romantique, mais j’essayais juste d’être moi-même, s’était comme ça que je lui plaisais le plus après tout !

Elle avait pris la décision que j’attendais le plus, elle acceptait de venir nous nous dirigions donc vers ma voiture, une fois à l’intérieur je conduisais tranquillement jusqu’au subway le plus prêt, on ne peut pas dire que la conversation était importante pendant la durée du voyage. Au contraire, aucun mot ne sortait de ma bouche, comme de la sienne d’ailleurs. Nous arrivions finalement au Subway, je descendais lui ouvrant la porte par la même occasion. Une fois à l’intérieur, avec nos sandwichs nous prenions place à une table au fond du restaurant. « Alors… Quoi de neuf depuis trois ans ? »