Aujourd’hui, c’était jour de courses ! C’est simple, tous les mercredis, Elian et moi allions acheter nos provisions pour la semaine. Nous étions vraiment responsables et avions prévu de faire tout bien afin de rester le plus longtemps possible tous les deux sans les parents. Ils nous avaient prévenu, au moindre écart, ils rentraient illico à la maison. Moi, ça ne me dérangeait pas même si j’adorais cette liberté. Mon frère par contre détestait papa et maman alors ça poserait problème. Par solidarité et parce que je l’aime, je faisais les efforts qu’il fallait même si parfois ça me pesait. Je voulais faire une fête hors c’était impossible, je voulais faire l’adolescente mais ce n’était pas non plus possible. J’avais vraiment l’impression d’être une vieille et ça ne me plaisait pas vraiment. Heureusement je pouvais retomber en enfance de temps en temps. Comme par exemple le mercredi ! Je réclamais des céréales de toutes les couleurs, je montais dans le cadi des fois, j’achetais des trucs inutiles bref, je faisais l’enfant. A peine étions nous arrivés que je divaguais déjà. « On pourra prendre de la glace aux smarties ? Ça fait longtemps ! » Une gosse de 8ans ne pourrait pas dire mieux ! Enfin, 8 ans ou moins ...

• Mercredi c’est garderie. Just kidding! Vivre seul avec sa sœur et sans parent est une chose formidable. Nous avons des responsabilités, nous mûrissons petit à petit. Du moins, je mûrissais petit à petit. J’adorais ma sœur jumelle, cela ne faisait aucun doute. Mais la plupart du temps, je la considérais comme étant ma petite sœur. Elle est adorable, attachante mais aussi vulnérable et fragile comme l’est exactement une fillette. Je sais que je ne pourrai jamais me permettre de vivre sans jeter un œil sur elle ou faire attention à ce qu’elle fait.
  Je déteste mes parents et cela continuera ainsi. S’ils pouvaient vivre à des années lumière, ce serait fort sympathique. Je n’ai pas besoin d’eux, pas besoin d’un quelconque amour parental.
  Comme je le disais, c’est mercredi aujourd’hui. Olly et moi avions donc la lourde tâche de faire des courses. Lourde tâche pour ma part et récréation pour Olly. Suite aux restriction de nos parents, cette dernière cessait toute fête ou autre du même style. Alors elle se contentait du peu d’amusement. Il ne lui fallu pas plus qu’un simple cadi pour l’égayer un peu. Elle me demanda avec si nous pouvions prendre de la glace aux smarties avec un air enfantin. Je le levais les yeux aux ciel en souriant. Face à son expression digne d’une gamine de huit années, je décidai de l’emmener au rayon glace.
  
  « Choisis trois gros pots de glaces différents! On peut faire un excès aujourd’hui. Mais pas une de plus ! »
  
  J’espérais ne pas ressembler à mon paternel.