« give i everything »

2011. De Middleton Hills (Oxford) à Kensington (Londres). Une conversation familiale sur skype. Les Evans avaient huit enfants en tout : Juliette avait 35 ans, Lionel en avait 32, Kayla 31, Michael et Liam 25, Abby 18, Lily 15, et enfin Heaven 13. Une très grande famille, toujours très unie. Les Evans l'avaient toujours voulu, et leurs enfants ne s'en plaignaient pas, bien au contraire.
« J’ai hâte de venir pour ton mariage » affirmait Lily. « En fait, tu sais qu’Abby a un petit ami ? »
« C’est vrai, Abby ? »
« Ferme-la, toi, triple idiote ! Oui, c’est vrai. Et alors, j’ai dix-huit ans maintenant ! »
« Hé, du calme. J'espère qu'il est gentil. Tu me le présentes ? »
« Quand tu reviendras à Londres… Pourquoi pas. Si tu promets de ne pas lui casser la figure. »
« Allons, ce n’est pas mon genre. Un petit interrogatoire très serré, à la limite. »
« Tu sais, les jumeaux n’étaient pas du tout contents de le voir ! »
« C’est normal, ils veulent te protéger. Ils vont bien ? »
« Oh oui. Même s’ils sont grands maintenant, mais ils viennent tout le temps à la maison. »
« Et Juliette ? Kayla ? »
« La routine. Hier, Juliette est venu avec son mari, Chuck, Alex et Kelsey. On s’est bien marrés. Sinon, on a vu Kayla et son mari, avec Ashley et Josh, la semaine dernière. »
« Hé ! Mais c’est Lionel ! Vous ne m’avez même pas prévenue qu’il était sur skype ! Dégagez, je veux lui parler ! »
« Doucement, Heaven. Alors, qu’est-ce que tu me racontes de beau, ma puce ? »
« Rien de neuf depuis la dernière fois… C’est-à-dire il y a trois jours. Mais tu me manques. J’ai hâte de venir ! Eden est là ? »
« Oui, ma puce. Chérie, viens dire bonjour à mes petites sœurs… »
« Salut Abby. Salut Lily. Salut Heaven. »
« Coucou Eden ! »
« Bon, les frangines, je dois vous laisser. J’ai plein de trucs à faire. Mais j’étais très content de vous parler. Embrassez Papa et Maman de ma part. On se voit bientôt… Je vous aime très fort. »
« On t’aime aussi, Lionel. »

« once upon a time »

1984. Paris. Dans un foyer aisé. Un bel après-midi.
« Papaaaaa ! »
« Petit bonhomme. Ta journée s’est bien passée ? »
« Oui, oui. Sauf que j’ai cassé un vase avec Kayla, et maman a beaucoup crié. »
« Oh, Josh, si tu savais. Ils ont été infernaux, chéri. Enfin, Juliette est restée sagement devant la télé ou à lire, mais les deux derniers n’ont pas arrêté de la journée. Comme ils n’ont qu’un an de différence, ils s’entendent comme des larrons en foire, tu devrais les voir. »
« Dommage que je ne puisse pas être avec vous pendant la journée. Venez dans mes bras. Juliette, Lionel, Kayla, et Maman. J’ai quelque chose à vous dire. C’est en rapport avec mon travail. »
« Dis, papa, c’est quoi ton travail ? Mes camarades disent que tu gagnes beaucoup de sous. »
« Ils n’ont pas tort. Je suis homme d’affaires, chérie, mais tu comprendras plus tard. »
« Qu’est-ce que tu voulais dire, mon cœur ? »
« Je crois que nous allons déménager. À Londres, en Angeleterre. À Kensington, plus précisément. Là-bas, je pourrais travailler de la maison, sauf exception. Je vous expliquerai, venez vous asseoir dans le canapé. »
« En tout cas, moi papa, je te suivrai jusqu’au bout du monde. »


1995. Honolu, Hawaii. Sur le toit d’un hôtel de luxe. Une grande famille réunie.
« Mes chers Evans, enfants, petits-enfants, je vous ai rassemblés ici… Déjà, parce que c’était probablement le seul endroit de l’hôtel où toute la famille rentrerait. Ensuite, pour vous exprimer à quel point… »
« C’est pas vrai », laissa échapper Sean, le cousin avec lequel Lionel s’entendait le mieux. Ils avaient tous les seize ans. Lionel parcourait des yeux les alentours : il était toujours frappé de voir à quel point sa famille était nombreuse. Son père avait sept frères et sœurs. Autrement dit, Lionel avait beaucoup d’oncles, de tantes, de cousins, et de frères et sœurs aussi d’ailleurs. Son regard se posa sur sa mère, qui était à nouveau enceinte.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda finalement Lionel en se tournant vers son cousin.
« Le vieux recommence son speech. Il refait le même à chaque fois. »
« Tu as raison, mais ce n’est pas une raison pour le traiter comme ça ! C’est notre grand-père, quand même. Il est très gentil avec nous. Tu te souviens, depuis qu’on est petits, il organise toujours des vacances en famille deux fois par an. À Noël, dans un pays d’Europe. Pendant les vacances d’été, dans le reste du monde. »
« Ouais, heureusement qu’on est tous friqués. »
« Lio-Lio… ». Lionel tourna brusquement la tête. Du haut de ses deux ans, Abby, sa dernière petite sœur, se précipitait vers lui. Il écarta les bras pour l’attraper et la prendre contre lui.
« Lio-Lio, Kim a pris ma poupée juste pour m’embêter… »
« Chut, ma puce. J’irai chercher ta poupée après, promis. Pour le moment, écoute Grand-Père, c’est très important. »
« N’oubliez jamais que la famille est sacrée… »


1997. Kensington, Londres. Au sein d’une famille unie et aimante.
Une porte à moitié défoncée, la joie sur le visage d’un jeune homme. À la maison, tout le monde l’attendait déjà, stressant à moitié. Sa mère courut vers lui.
« Mamaaaan ! Papaaaaa ! Devinez ! »
« Pas de suspense, je t’en prie ! »
« C’est bon, mon A-level est OK ! »
« Quelles notes tu as eues ? »
« A en physique, en chimie, en mathématiques, en lettres, et B en allemand ! »
Sa mère le prit dans ses bras en pleurant de joie. Ça y est, son fils est devenu grand. Son père s’approcha et lui donna une grande claque dans le dos, tout comme ses deux frères d’onze ans, tandis que ses sœurs faisaient la queue pour le serrer dans leurs bras.
« Nous sommes tellement fiers de toi, chéri. Tu as toujours été un élève modèle, premier de la classe, parlant plusieurs langues étrangères, très pluridisciplinaire… J’ai toujours été exigeante avec toi par rapport l’école, mais tu vois où ça t’a mené ! Viens, on va fêter ça dignement, mon fils. »
« Félicitations, frangin ! » scandaient ses frères et sœurs.
« Lio-Lio » fit une toute petite voix. Lionel se pencha vers Lily, sa dernière sœur. Elle avait à peine un an et avait du mal à prononcer son prénom, comme tous les autres lorsqu’ils étaient petits. Il la prit sur ses genoux. Même si elle ne parlait pas encore très bien, il comprenait.
« Tu es content… Pourquoi ? »
« J’ai réussi mes examens, chérie. J’en ai fini avec le lycée. Je vais aller à l’université, maintenant. Probablement à Oxford. »
« Tu vas t’en aller ? »
« Ne t’en fais pas, ma princesse, je serai là tous les week-ends, et tous les jours je penserai très très fort à toi. »


2007. Kensington. Dîner familial, présentations.
« Lioneeeeel ! » s’écria Heaven en courant dans ses bras. Lionel se mit à rire et l’attrapa avant de la soulever dans les airs. Heaven était la dernière de la famille, elle avait neuf ans. C’était toujours elle qui l’accueillait en premier.
« Mon rayon de soleil… Comment tu vas ? »
« Bien, bien, merci. Dis, grand frère… C’est qui cette fille que tu as emmené ? »
« C’est ma copine, chérie », répondit Lionel en riant, et en la reposant par terre. « Elle s’appelle Eden, tu verras, elle est très gentille. »
« En tout cas, elle est belle ». Heaven hésita un peu, puis s’approcha d’Eden et lui tendit la main pour qu’elle la serre. Elle observa Eden un bref moment.
« Et vous allez vous marier ? Maman dit que c’est important de se marier. »
« Je l’espère, mon cœur ». Les enfants et leurs questions embarrassantes. Lionel attrapa à nouveau sa petite sœur, et prit Eden par la main pour la conduire à l’intérieur, où elle pourrait rencontrer sa famille au complet.


2011. Middleton Hill, banlieue chic d’Oxford.
« Bonsoir chérie ». Lionel s’approcha de sa fiancée, qui regardait par la fenêtre. Il posa les mains sur ses hanches et lui déposa un baiser dans le cou. Eden se retourna et Lionel l’embrassa. Il revenait de l’université d’Oxford. Il y avait étudié quand il était jeune, et maintenant il y enseignait. Lionel était professeur de physique appliquée, ou sciences pour l’ingénieur. C’était un métier parfois difficile, mais passionnant. Mais il lui tardait toujours de rentrer à la maison pour retrouver sa fiancée. Sa fiancée depuis quelques mois. Lionel en était tellement heureux.
« Tu as passé une bonne journée ? »
« Plutôt, oui, merci. Mais j’avais hâte de rentrer. Et toi, chérie ? »
« Je suis un peu fatiguée. J’ai écourté le boulot, et je suis revenue pour me concentrer sur les préparatifs du mariage. Il reste encore tellement de choses à faire. »
« Je ne veux pas que tu te rendes malade non plus, chérie. Je suis là, je peux t’aider, maintenant. »
« Parfait. Et où est Tyler ? »
« Je l’ai ramenée aussi, ne t’en fais pas. Elle est directement partie dans sa chambre. »
« Oh merci, t’es un ange .»


Une fiancée adorable. Une grande famille très unie. Une future belle-sœur très complice. Une maison dans une banlieue chic d’Oxford. Un travail plaisant. L’envie de fonder une famille… Une vie heureuse.

Olly-Grace M. Eastwood a écrit:

Pour moi c'est bon : )