« once upon a time »

#1

Je suis l'avant dernière des Carrera. Enfin si on compte pas Gabriel, mon frère aîné, qui a déserté le foyer familiale. Moi j'ai débarqué cinq ans après. Entre temps, l'cadet, il est mort à la naissance, malformation du coeur. Treize ans plus tard, c'était Orlando et il a fermé la danse. Bien comme il faut je dois dire. Ma mère, elle est partie avec lui. Hémorragie interne, ils ont pas réussi à la sauver. Faut croire qu'on a un problème avec l'hôpital dans la famille. Cette période je m'en souviens très bien, comme si c'était hier. « Gabriel ? Tu t'en vas où ? » Il s'arrête dans son élan. Chopé. Flashé. Il passe une derrière sa nuque « Je reviendrais, t'en fais pas soeurette » Il pose un baiser sur mon front, je le repousse. J'ai treize ans mais je suis pas une conne, les effusions d'affection chez les Carrera c'est rare, y'a anguille sous roche, il se tire j'en suis sûre. « Emmènes-moi avec toi » Il secoue la tête et moi je le retiens pendu à sa chemise, je m'accroche, je m'accroche. Il baisse la tête le frère, ouais baisse la tête, tu t'apprêtes à me laisser, comme maman, t'es bien son fils va ! « je suis désolée Julieta. Je dois y aller » Larme. Menace. Chantage. Il est tout de même parti. Et au jour d'aujourd'hui, il est encore reparti après être revenu brièvement. Gilipollas va ! Mon père, il s'est débrouillé pour nous élever du mieux qu'il a pu, entre son boulot, ses enfants et l'absence fatidique de sa femme, son premier amour. Je sais pas trop si notre statut de famille puissante a aidé la chose ou plutôt plomber la situation. Enfin famille puissante. J'aime le dire mais y'a bien plus puissant que nous, on a juste un compte en banque pas mal bien rempli et mon père possède ci et là quelque chaînes de restauration rapide. On se fait du fric sur le gras du bide des autres. C'est la vie. On a grandit peinard, sans manqué de rien. Ouais. Des sales gosses pourris gâtés jusqu'à la moelle. Demandez et vous l'obtenez.



#2

En plein cours de tennis, mes jambes me lâchent. WTF ? Je sens plus rien, tout mon corps se retrouve lentement engourdis. Je ferme les yeux je me sens pas bien. « Mademoiselle Carrera ? Mademoiselle ? Appelez une ambulance vite » Tap.Tap.Tap. Les pas résonnent mais je peux même pas me retourner, même juste tourner la tête pour voir qui entre, qui vient me voir. « Julieta, ma puce » Papa. Je suis contente d'entendre sa voix. Enfin une voix familière. Quand je vous dis qu'on a un abonnement à l'hosto, nous, les Carrera. Syndrome de Guillain-Barré. Paralysie des membres. En plein gueule. 15 ans uniquement. Chouette. Ca pourrait être pire. Eh non. Y'a l'pire qui est arrivé. Paralysie des muscles respiratoires. BIM. Dans ta gueule, Julieta. Tu pensais pouvoir quitter ta chambre froide et vide ? Eh non. Tu ne peux plus respirer sans appareil sinon tu crèves. Merci la vie ! Un grand et putain de merci. Alors chez toi, maintenant, c'est l'hosto

Le temps passe et passe, je le vois défiler, parfois vite, parfois trop lentement pour moi. Je peux enfin respirer sans machine même si mes jambes et mes bras ne me sont pas encore revenus à moi, alors à travers la fenêtre, j'observe la vie qui continue sans moi dehors. Je les vois passer. Les Havoc. Ouais. Le grand frère, même paralysée, il réussit à me donner des électrochocs dans l'corps, c'est bon signe pas vrai. Je le jure solennellement, je l'aurais un jour, peu importe la manière. Je retrouve mes facultés motrices mais pour respirer c'est toujours la grande merde. Paraît que dans mon système respiratoire, c'est le vrai bordel et que mes nerfs me boycottent comme ça, pour le plaisir de me saper la vie et le morale. Système nerveux camelote ! Mon système nerveux est tout pété. Ca devrait s'arranger les médecins disent, ils le disent depuis deux ans maintenant.



#3

« Carrera. Carrera Vivienne Julieta » Petit sourire à la prononciation de mon nom. Je me redresse sur mon siège et me dirige vers l'infirmière d'un pas qui se veut rempli de confiance. Mais je flippe... Ouais je flippe parce que je le sais que mon corps, il est déglingué, il tient que par petit bout. Le verdict je veux pas l'entendre... Je pénètre dans le bureau de mon docteur « Je suis désolée Mademoiselle Carrera. Votre traitement limitera les effets de vos troubles cardiaques et respiratoires. Il arrivera encore que vous ayez des crises de convulsions mais cette fois-ci plus ciblé » Je m'insurge. On les paye c'est pour me guérir et non partiellement « Mais vous m'avez dit que je n'aurais plus de convulsions du tout ! » Le docteur, il tente de calmer le tout, le jeu « C'est bien plus compliqué qu'on ne le pensait. Votre système nerveux a bien été endommage par cette infection virale. Mais les médicaments devraient aider à régulariser toutes les séquelles de votre syndrome » Ouais. Inutile « Mais pas à me guérir ? » Il s'excuse. Non c'est moi qui m'excuse, je m'excuse parce que là, j'ai 18 ans et je sais que j'vais clamsé mais je ne sais quand. Et voilà, on peut plus rien faire et un jour, quand mes nerfs l'auront décidé, ils boycotteront tout et mon coeur il cessera juste de battre. Aussi simplement que ça. « Je vous recommanderai juste d'éviter toute situation de stress, qui susciterait de fortes émotions, il faudrait éviter d'énerver trop votre système nerveux. Je vous préconise du repos, du calme et de vous détendre. » Là c'est toi qui me frite le système nerveux ! Me détendre ? MAIS oui ! Je vais crever, tiens et si j'allais me détendre ? Enculé de docteur. La porte elle claque et mince. Mes mains tremblotent. PUTE de convulsions à la con ! L'air vient à me manquer. Respire, cool. Chienne de vie.

« Les bleus ! Et les roses ! » Je regarde Orlando aligner mes cachets sur la table, comme si c'était des bonbons. « Ensuite ça sera les blancs. Dis pourquoi tu prends tous ces bonbons ? » J'avale cul sec le petit tas qu'il vient de me faire « Ce sont mes vitamines, pour être en forme » Il acquiesce et refourgue de l'eau dans mon verre, il prend à coeur son rôle de « distributeur de médoc ». Un jour, il comprendra bien assez tôt à quoi me sert ces médocs mais en attendant, il est bien dans son monde de poneys et d'arc en ciel. C'est bien trop tôt pour qu'il sache ce que c'est la mort. Seul mon père et Gabriel sont au courant et ça suffit amplement. Bah maman, commence à me faire de la place hein. En attendant, j'aimerais vivre ma vie, enfin ce qui m'en reste. Anyway. Let's keep smiling. Life's short.

J'attend l'avis de Cash et je te valide

Je valide mon chou
Alors xD la bête (a) Tu est validée avec plaisirs xD

N'oublie pas de faire les diverses demande