NOM(S) & PRÉNOM(S) ৩ jones ; aidan dawn-alley ÂGE ৩ vingt-six ans DATE & LIEU DE NAISSANCE ৩ le 2 mai 1985 à Oxford STATUT CIVIL ৩ veuf MÉTIER OU ETUDES ৩ journaliste GROUPE ৩ full of courtesy, full of craft AVATAR ৩ Jared PADALECKI

ce qu'il y a de bon en moi,


méticuleux


sociable


protecteur


à l'écoute


ouvert



mais aussi de mauvais.

jaloux


impulsif


fier


envieux


rancunier

« give i everything »

Aidan déteste les séries télévisées, il les trouve sans intérêt et donc n'en regarde que très peu, souvent les plus vieilles. Les séries d'adolescentes à fleur de peau, il en rie beaucoup quand il lui arrive de zapper dessus mais au fond, il ne passe pas beaucoup de temps devant son poste de télé. ✿ il est assez calé en informatique mais ne maîtrise pas encore vraiment son smartphone de toute manière il a de trop gros doigts pour le clavier tactile et ça l'énerve ✿ très sportif, il court tous les matins au moins une demi-heure, plus particulièrement depuis qu'il a du subir sa cure ✿ il boit beaucoup de café, c'est sa nouvelle drogue mais il ne fume pas et ne boit plus d'alcool, cela va de soit ✿ il a été chez les alcooliques anonymes pendant son genre de road trip pour s'évader un peu, personne ne le sait mais quelque part, il a l'impression de ne pas être prêt de revenir en ville sans avoir réellement le choix ✿ il a de plus en plus l'impression qu'il ne lui reste que son boulot dans sa vie, ainsi il compte bien se donner à fond dans celui-ci ✿ il a beau aimer la franchise, il ne pardonne pas facilement les erreurs des autres, il est d'un naturel très rancunier qui le pousse depuis peu à s'éloigner beaucoup des gens ; pourtant à observer comme ça en société, il reste quelqu'un de très sociable et ouvert ✿ pour se reconstruire, il multiplie de plus en plus les relations sans lendemain, pourtant ça ne l'aide pas à oublier son passé ✿ il déteste les chemises + cravate mais dans son boulot il n'a pas trop le choix ✿ il est souvent atteint de migraines et ne se déplace jamais sans ses cachets ✿ il est un très bon menteur, ainsi qu'un grand stratège : il n'a jamais appris à jouer aux échecs, dommage pour lui mais il bluffe très bien au poker, il a découvert ça pendant qu'il voyageait plus ou moins à travers le pays ✿ il aime particulièrement les chiens et a un gros mastiff du nom de Harley.

Vrombissements sourds, qui vint rompre le voile de la nuit, pour faire vibrer les murs de la minuscule chambre de motel où il avait trouvé refuge, le réveillant en sursaut malgré son manque de sommeil. L’esprit qui ne dormait jamais, aux aguets d’une éventuelle menace, voilà que sa nuit était largement écourtée, tandis que ce n’était qu’un camion qui roulait plus vite que normalement le long de la petite route qui n’était qu’à quelques mètres de sa fenêtre. Le cœur encore à galoper à toute allure, il prit une longue inspiration, dans l’espoir de se calmer les nerfs. Des jours, voire même presque trois semaines qu’il était dans cette région là du pays, qu’il payait cette miteuse chambre une fortune en comparaison au loyer de son petit appartement. Quand bien même, il ne semblait pas se préoccuper de ça, alors qu’il clignait légèrement des yeux pour habituer ses pupilles à la pénombre qui l’entourait. La pénombre. C’était tout ce qu’il voyait à présent, donc pourquoi ne pouvait-il pas distinguer toutes les formes qui se dessinaient autour de lui ? Apparemment, son corps rechignait encore à se laisser sombrer dans le mélodrame complet qu’était sa vie. Alors qu’il tentait lentement mais sûrement de redonner un rythme normal à sa respiration, il quitta les draps de son lit, pour se traîner jusqu’à la minuscule salle de bain dans laquelle il devait vivre depuis trop longtemps déjà. L’espace était trop exigu, il s’en rendait compte maintenant qu’il était sobre et en possession de tous ses moyens ? A quoi bon rester sobre pour voir une telle déchéance ? Il n’en savait rien, si bien qu’il se laissa aller à douter face au miroir qui lui amenait son propre reflet devant les yeux. Il avait l’air pathétique, avec ses cernes sous les yeux et son air de drogué en manque. Si seulement il n’y avait que ça, si seulement il n’y avait pas que le désespoir et la solitude qui pouvaient l’attendre au-delà de sa guérison. Il pinça les lèvres, mâchoires crispées alors qu’une subite pensée revenait à son cerveau. Rousse, souriante. C’était Kathleen qui revenait en premier devant ses yeux pour l’aider à tenir bon. Un court laps de temps, jusqu’à ce que l’amertume ne reprenne le dessus tandis qu’il se rendait à l’évidence. Elle devait le détester maintenant, du fait qu’il soit parti, qu’il ne donne pas de nouvelles et qu’il semble se foutre complètement d’elle.

Elle n’avait pas besoin de le voir comme ça, c’est tout ce qu’il eut comme pensée pour se rassurer, pour faire taire quelques remords qui venaient en plus titiller son cerveau. Il n’avait franchement rien pour lui ces derniers temps, rien pour l’aider à se reconnecter à la triste réalité. Allumant l’eau du robinet juste devant lui, il la laissa couler un moment jusque dans le conduit, son regard fixé dans le vide, suspendu sur une ligne invisible même pour lui. La ligne de sa triste destinée, ou quelque chose qui y ressemblait d’assez près. Pourquoi fallait-il qu’il soit toujours celui qui survivait aux autres ? Sa mère d’abord, puis elle. Il ne fallait pas qu’il y pense alors que l’appel de l’ivresse se faisait plus lancinant. Il plongea sa tête sous le jet d’eau, passant ses mains sur les traits de son visage pour tous les humidifier, pour réveiller un peu son esprit qui s’égarait dans des réflexions qu’il devait apprendre à laisser de côté. On lui avait déjà dit. Il avait fait tout ce qu’il avait pu. Malgré les circonstances, malgré son impuissance il était resté jusqu’au bout. Assis, là. Dans cette miteuse chambre d’hôpital, jour après jour, venant chaque soir après une journée de travail bien laborieuse pour la veiller jusqu’au petit matin tandis qu’elle se mourait un peu plus chaque jour. Sa mère était morte rapidement, pendant la naissance de sa petite sœur mais elle. Elle, sa mort avait été lente, douloureuse, surprenante. Tous les jours il s’était accroché à l’infime espoir grandissant de la voir ouvrir les yeux à nouveau, sortir de son coma. Et puis un beau matin. Plus rien. Tout s’était envolé avec la conscience de la femme de sa vie. Certaines formulations de la situation par son cerveau torturé lui faisaient comprendre qu’il n’avait plus rien à faire sur cette planète. Qu’il approchait de la trentaine, qu’il avait perdu celle sur qui il avait basé la grande majorité de sa vie et que contre ça, il avait été parfaitement impuissant. Une soirée où le travail avait été plus long que normalement. Elle avait voulu lui faire une surprise en donnant un peu de piquant à leur quotidien et elle en avait payé de sa vie. Qu’est ce qu’il aurait pu faire ? Beaucoup de choses selon lui. Rien selon les autres qui ne le voyaient que comme un être humain, un simple être humain incapable de voir l’avenir, de sentir le danger. Il aurait du pourtant.

Un an et demi d’espoirs vains. Abandonnant le fil de ses pensées en ne laissant que l’amertume picoter sa gorge, il attrapa une serviette, avant de sortir de la salle de bain tout en s’essuyant précautionneusement le visage, comme si ça pouvait aider à chasser les mauvaises pensées. L’instant d’après, son regard s’accrochait à la bouteille vide qui traînait encore par ici. Vile tentatrice qui lui faisait de l’œil, qui semblait l’appeler à céder, à se laisser crever sous des litres d’alcool sans rien demander de plus au Bon Dieu que la mort. Une mort tout aussi lamentable que l’avait été sa vie. Et puis, ce fut son téléphone portable qui entra dans son champ de vision, non loin de là. Encore une fois, ce fut Kathleen qui pointa en premier à son esprit. Elle. La dernière personne qui lui restait. Celle envers qui il n’avait que trop souvent nourri une rancœur injustifiée. Ce n’était pas sa naissance à elle qui avait provoqué la mort de leur mère. Juste la vie. La vie impitoyable, qui balaye tout sur son passage et ne laisse que le malheur. Il n’y avait qu’elle qui souffrirait de sa disparition. La dernière personne qu’il voulait voir souffrir, malgré le malheur qu’il avait cru amené par la petite fille qu’elle était, il y a quelques années encore. Heureusement il avait mûri aujourd’hui et bien que cette pensée soit tenace à son esprit, il savait la taire maintenant. Mais elle allait le détester pour une toute autre raison. L’étau glacial se refermait lentement sur lui. Il avait parcouru des centaines de kilomètres pour fuir Oxford, sans même avoir l’air de se préoccuper de l’impact que cette décision pourrait avoir sur la vie de sa cadette. Il n’avait pensé qu’à lui, aussi fortement qu’il n’avait pu penser qu’à lui. Depuis trop longtemps il amassait, il gardait tout pour lui, il buvait en secret pour se réveiller avec la gueule de bois mais la cacher aux yeux de tous. Il avait eu besoin d’avancer, de trouver de l’aide. Elle ne le comprendrait peut-être pas. Relâchant son téléphone, il soupira. Elle devait de toute manière dormir, c’était mieux de prolonger ce silence, cette fuite. Il était bien lâche finalement. Lâche au point de vivre avec le sentiment de laisser à sa sœur cadette l’impression qu’il l’avait laissée tomber. Un travail brillant, une fiancée parfaite, une vie simple. Il avait tout eu pendant des années, pour que tout s’effondre en un rien de temps, en une fraction de seconde sans tenir compte de tout l’acharnement et de toute la patience qu’il avait mis en œuvre pour obtenir cette part de bonheur si simple. Tout lui avait été arraché et Kathleen ne pourrait jamais le comprendre. Il le savait, tout comme elle ne pouvait pas comprendre le feu qui brûlait encore en lui, à son encontre à elle, un doute qui lui disait encore et toujours que si elle n’était pas née… sa mère à lui serait encore en vie. Quel homme. Ou plutôt quels lambeaux d’hommes tristes à voir. Heureusement que personne ne le voyait comme ça. Heureusement qu’il avait encore quelques jours pour se donner un nouveau souffle, ou du moins donner l’illusion de l’avoir trouvé. Il parvenait déjà à résister à l’appel lancinant de l’oubli, de la chance d’endormir ses pensées avec des litres d’alcool pour faire face à la vie. C’était déjà une victoire conséquente, mine de rien. Il revenait déjà victorieux de quelque chose à Oxford.