« Où vas-tu, Benjamin ? C’est bientôt l’heure de dîner. » Je m’apprêtais à ouvrir la porte pour sortir de la maison lorsque ma mère m’arrêta. Je mis plusieurs secondes à répondre à sa question. Comment lui avouer que, ce soir, je n’avais pas l’intention de dîner avec elle et mon père parce que je préférais passer ma soirée avec ma grande sœur qu’ils refusaient de voir parce qu’elle avait osé poursuivre ses rêves ? Eh bien, autant y aller avec toute la franchise dont j’étais doté. « Je ne dîne pas ici ce soir, je vais voir Honor. » Voilà qui était fait. Je vis comme une once de déception dans les yeux de ma mère, ce qui me fit soupirer. C’est quoi son problème ? Déjà qu’elle rejette ma sœur parce que, elle, au moins, a su leur dire qu’elle ne voulait pas suivre ce qu’ils avaient décidé pour elle ! Elle ne va pas non plus m’empêcher de la voir ! Parce que sinon, le choix est très vite fait : ma sœur, c’est ma vie. Elle ou rien. « Salut maman. » Elle essaye de me retenir mais rapidement, avec un regard, je lui demande de me lâcher. Je n’aime pas être en conflit avec mes parents et d’ailleurs, j’ai bien l’intention de faire des études de médecine ou une connerie dans ce genre, mais je n’accepte pas qu’ils renient ma sœur parce qu’elle a voulu réaliser son rêve. Alors forcément, mon comportement n’est pas des plus tendres avec mes très chers parents. « Elle n’est toujours pas décidée à changer d’avis ? » Non mais je rêve ? Elle est sérieusement en train d’essayer de prendre des nouvelles de ma sœur, là ? J’ouvre la porte et je me retourne vers ma mère. « Tu n’as qu’à lui demander, je ne suis pas un messager. Mangez bien, je ne rentre pas trop tard. » Et je sortis sans même attendre une réponse de ma génitrice. La situation à la maison était de plus en plus tendue et j’attendais impatiemment le jour où mes parents se rendront compte de leur erreur, en espérant que ce jour finisse par arriver.

Rapidement, j’arrivais dans le petit coin du parc réservé pour les pique-niques. Ma sœur n’était pas encore arrivée, malheureusement pour moi car je crevais de faim et c’était elle qui devait ramener la nourriture. Cette fois-ci, moi je me chargeais des boissons et j’avais préféré ramener quelques bouteilles de sodas et d’eau ainsi qu’une couverture parce que je savais à quel point ma Honor n’aimait pas s’asseoir dans l’herbe, pour ne pas tacher ses vêtements. Je m’installais, attendant sagement qu’elle daigne montrer le bout de son nez, ce qui n’allait pas tarder, je l’espère.

Effectivement, quelques minutes plus tard – cinq ou six, je crois- je vis la chevelure blonde de ma sœur. La seule blonde de la famille, ce qui la rend encore plus unique. Oui, j’admire ma sœur et je l’assume. Elle arrive près de moi et je la prends dans mes bras pendant de longues, habitude que nous avions pris depuis tout petits. Sauf qu’avant, j’étais plus petit en taille qu’elle et maintenant, la croissance oblige, je la dépasse de presque une tête. « Comment tu vas ma grosse ? » J’aimais donner toutes sortes de surnoms à ma sœur, bien qu’ils ne soient pas tous très affectifs. Seulement, je savais que ça ne la vexerait pas, surtout que je ne pensais pas ce que je disais : ma sœur est parfaite, point. « Maman veut savoir si tu as changé d’avis… pour la photographie. Je lui ai dit de venir te le demander elle-même. On parie combien qu’elle ne le fera pas ? » Je lâchais un petit rire, même si au fond, cette situation n’était pas vraiment marrante. Mais bon, mieux vaut rire que pleurer, n’est-ce pas ?

A cause des études je n'avais plus une minutes à moi et plus une minutes à consacrer à mes amis et ma famille , enfin quand je dis famille je parle surtout de mon petit frère. Ben c'est genre ma seule famille et c'est plus que mon petit frère c'est un trésor sur pattes. Et depuis l'accident nous sommes encore plus proches l'un et l'autre. J'avais fini assez tôt aujourd'hui et j'avais une seule envie , me détendre entre tout ces examens, alors j'ai eu une idée d'un coup . J'ai sauté sur mon portable et j'ai envoyé un message à Ben, en gros je lui demandais si il était libre ce soir pour un pique nique avec sa grande soeur. J'avais une grosse envie de le revoir , de le prendre dans mes bras et de parler de tout et de rien avec lui. Depuis que j'avais quitté le domicile familial, nous nous voyons de moins en moins souvent, et ça c'est à cause de mes parents bien sûr. Enfin bref voilà le message était envoyé , je n'attendais que sa réponse et elle ne se fit pas attendre , 5 minutes après environ j'entendais mon portable sonner , toute excitée je courus pour voir la réponse , un immense sourire se dessina sur mon visage quand je vis qu'il pouvait. Enfin je vais le revoir, je lui envoya un second message pour lui dire que je m'occupais du repas et qu'il n'avait qu'à emmener les boissons. Tout le reste de mon après-midi j'ai donc préparé la nourriture pour ce soir , une salade de riz et de tomates assez consistante , à vrai dire quand on la voit on peu avoir l'impression que j'ai préparer la salade pour 30 personnes. Et en dessert une salade de fruits et un gâteau au yaourt. Une fois terminé , je partis me préparer. Une bonne douche , un passage dans mon dressing pour prendre un jean , un chemisier et un gilet et me voilà prête. J'attachais mes cheveux en chignon et me voilà prête. J'avais mis tout les plats dans un panier en osier que je pris ainsi que mon sac et mes clés de voiture et me voilà partis prête à retrouver mon petit frère. J'avais quelques minutes de retard mais bon il avait l'habitude et je pense qu'il savait que je n'allais pas tarder. Je réussi à trouver une place facilement, tout proche de notre point de rendez vous. Je sortis le panier du coffre et je me mise en route. De loin j'aperçus cette grande asperge qu'est mon frère, là je souris comme une gamine et j'ai même failli pleurer. Arrivée en face de lui je déposa le panier au sol et je le pris dans mes bras. Je ne pu m'empêcher de lui chuchoter à l'oreille [color:ad82= crimson]Ta encore grandis putain, faut que tu arrêtes la soupe. Je rigola et puis là il me sortit un Comment tu vas ma grosse ? Nous avions l'habitude de nous donner toutes sortes de surnoms plus farfelus les un que les autre et le "ma grosse" m'avait achevé. Je lui répondit donc tout naturellement Bon ok je sais j'ai pris du cul mais de là à m'appeler ma grosse t'abuse hein! Sinon ça va et toi ? Nos rires explosèrent dans tout le parc et tout les gens nous observaient. Avant de me répondre il me parla de ma mère , sujet à ne pas trop aborder en temps normal mais bon avec Ben c'était pas un soucis. Maman veut savoir si tu as changé d’avis… pour la photographie. Je lui ai dit de venir te le demander elle-même. On parie combien qu’elle ne le fera pas ? Il rigola même si c'était un rire crispé , je savais que cet situation ne lui plaisait pas , Ben était pris entre deux feux et je n'aimais pas du tout ça. Ben tu sais bien que j'aime pas en parler , et puis elle connaît très bien la réponse ! Mais on est pas la pour parler d'elle , mais pour parler de nous. Alors avec la voisine sa avance ou pas dit moi tout ? J'adorais taquiner mon frère et plus particulièrement aux sujets des filles.

A peine ma sœur fut-elle arrivée que je ne pus m’empêcher de la prendre dans mes bras. Enfin, ça venait de nous deux, en réalité. Honor et moi, on est très proches, très fusionnels et j’avoue que c’est assez dur pour moi de vivre loin d’elle maintenant qu’elle a pris son appartement sur le campus. Et selon moi, les seuls coupables sont nos parents, ces égoïstes qui refusent que leur fille réalise son rêve. Enfin bref, je ne vais pas épiloguer dessus pendant longtemps, ça risque de m’énerver plus qu’autre chose. Je rigolais légèrement lorsque ma sœur me fit remarquer que j’avais grandi. C’est vrai que je la dépassais de plus d’une tête, maintenant, mais ce n’est pas de ma faute, c’est la croissance qui veut ça. D’ailleurs, en parlant de croissance, j’espère qu’elle avait amené beaucoup de nourriture puisque ces derniers temps, je mange deux fois plus que d’habitude. Je suis toujours affamé, ce qui fait que ma mère désespère parce que je mange absolument tout ce qui se trouve dans les placards et du coup, elle doit faire encore plus de courses. J’ai dit que je ne parlais plus de mes parents alors sans transition : rire avec ma sœur, passer du temps avec ma sœur, c’est ce qui me fait le plus de bien. Je pourrais faire n’importe quoi pour ne serait-ce que passer un moment avec elle. D’autant plus que maintenant, on se voit beaucoup moins vu que nous ne vivons plus sous le même toit et qu’elle est très occupée par ses cours. Pourtant, je ne lui en veux pas, au contraire, je suis très fier d’elle. Je suis fier parce que Honor-Mary n’est pas comme moi, elle n’est pas une lâche. Elle se donne du mal pour obtenir ce qu’elle désire et c’est admirable. Je l’admire, vraiment. Et mon admiration ne fait qu’accroître quand je la vois aussi forte devant les attaques de mes parents. « Ben tu sais bien que j’aime pas en parler, et puis elle connaît très bien la réponse ! Mais on n’est pas là pour parler d’elle, mais pour parler de nous. Alors avec la voisine, ça avance ou pas dit moi tout ? » Je soupirais quand je vis le sourire amusé sur les lèvres de la blonde qui me sert de sœur. Elle aime trop m’embêter avec toutes ces histoires de filles. Sur tout que ladite voisine n’a pas l’air du tout intéressée par moi alors que tout le monde semble avoir remarqué qu’elle ne plaît beaucoup. Pour tenter de détourner la conversation, je fourrais mon visage dans le panier qu’Honor avait apporté pour voir ce que je pourrais manger. Oui, parce que c’est pas tout mais mon ventre crie déjà famine. « T’as amené quoi ? » C’était une question rhétorique. Je demandais ça tout en sortant l’énorme saladier de salade de riz et de tomates, de toute évidence. Un grand sourire vint illuminer mon visage : je n’allais pas mourir de faim. Ma sœur, c’est la meilleure, vous ne le saviez pas encore ? Je lui servis en assiette puis m’en servit une à mon tour. Une assiette bien consistante, assez pour nourrir deux hommes. Ensuite, je lui servis un verre de soda avant d’en faire de même pour moi. Je commençais à manger lorsque je sentis son regard insistant sur moi. Et merde, moi qui pensais avoir changé de sujet assez subtilement. « Bon d’accord… » Je soupirais. « La voisine, elle s’appelle Jasmine. Et elle s’en fou carrément de moi. J’crois que j’suis transparent, Mary. » Je savais pertinemment qu’elle n’aimait pas qu’on l’appelle Mary, mais je le faisais pour l’embêter.