« Et nous n'oublierons jamais Elizabeth Wexler, femme et mère aimante et dévouée. » Posant une main sur l'épaule de son fils, Mickaël Wexler lui intima de se relever et parlait d'une voix solennel qui avait toujours été sienne. « Jack, il est l'heure de rentrer, j'ai du travail. » Jack, âgé alors de dix-sept ans se levant, poings serré, la mort de sa femme ne semblait pas atteindre son mari, dans le fond, il n'avait jamais eut de cœur, ça n'avait été qu'un businessman sans foi ni loin qui ne rêvait que de gros chèque et de l'ascension social. Il avait même déjà planifié l'avenir de son fils, dans un an, à son dix-huitième anniversaire, il entamerait les études pour devenir cet homme d'affaire qui reprendrait la chaîne hôtelière familial. « Du travail ? Tu as toujours du travail. Putain, ta femme vient de mourir, maman vient de mourir et la seul chose qui te vient en tête c'est ton stupide hôtel ! J'aimerais rien qu'une fois avoir un père. » Passant droit devant, sans plus jeter un regard à son père, quittant le cimetière, les larmes roulant sur ses joues. Jack Andreas Wexler n'avait pas eut une enfance malheureuse, au contraire, il était un enfant né avec une cuillère en or dans la bouche et il serait surement devenu aussi aigri que son père si sa mère n'avait pas été là pour lui inculquer des valeurs bien plus noble. Lui & Mickaël n'avait jamais été proche, au point même qu'il ne l'avait jamais appelé papa, leurs conversations était très limité, parlant seulement de business et d'économie, la mort de sa mère mettait donc Jack dans une position inconfortable: rongé par la tristesse et totalement livré à son père.

Dix huit ans, un jour après son anniversaire, il démarrait cette carrière toute tracée que son père avait déjà imaginé pour lui. Mais rapidement, il voulut prendre son envol, allez ailleurs, faire mieux que ça. « Je lâche l'affaire. Je ne veux pas devenir comme toi, sûrement pas. » « Que ce soit clair, Jack, si tu refuses, tu peux faire des valises immédiatement. » Cessant de bouger, il fixa son père avec incrédulité, il ne semblait pas rire, en réalité, il ne bluffait jamais, avec Mickaël Wexler, soit on suivait les règles soit on était mis dehors, ça semblait valable aussi bien pour le boulot que pour la famille. « Parfait. Je vais faire mes valises alors. » Ou allait-il aller ? Oh, il n'en avait aucune idée, mais, peut lui importait tant qu'il partait loin de cette homme acerbe et sans cœur. Jamais ô grand jamais il ne souhaitait lui ressembler. Dix minutes plus tard, un unique sac sur l'épaule, Jack ouvrait la porte du manoir, se tournant pour une ultime fois vers son père. « Félicitation Monsieur Wexler, vous avez l'argent et vous êtes haït de tous. Longue vie à vous. » Riant sèchement, il secoua la tête et passa la porte, la fermant non sans oublier de l'insulter avant de s'en aller définitivement et passer à une nouvelle vie.

* * *

New York, c'est là-bas qu'il déménagea, trouvant un boulot de barman, plus ou moins bien payé, c'est bien la première fois qu'il ne vivait plus dans le luxe. Mais dans le fond, c'était peut-être ça qu'il lui fallait pour découvrir de nouvelles choses C'est là qu'il la rencontra. Sutton-Rose. Le bar se vidait peu à peu tandis qu'elle, assise sur le même tabouret depuis près de six heures buvait les verres avec lenteur les uns après les autres. Éméchée, oh oui, elle l'était. « Un autre verre de vodka s'il vous plaît. » Sert le client ou tu te fais virer, Jack l'avait bien comprit alors, servant un nouveau verre de vodka il le posa devant la jeune femme, soupirant doucement avec un sourire sympathique. « Vous ne pensez pas que vous avez assez bu ? » « Vous ne pensez pas que vous vous mêlez de se qui vous regarde pas ? » Levant les mains comme pour se rendre, il lui tourna le dos et entreprit d'essuyer les verres qu'il venait tout juste de laver, sans plus rien ajouter. « Vous savez quoi ? L'amour, c'est nul. Vous êtes déjà tombé amoureux ? » « Non, jamais. » « Ben tant mieux, tomber jamais amoureux, ça vous tuera. » Lâchant un rire de parfaite ivrogne, la jeune femme derrière lui reprit une nouvelle fois la parole. « Cela dit, ça vous tombe sur le coin du nez sans que vous vous en rendiez compte alors … c'est un suicide aveugle ouais. » Jack se retourna pour faire face à cette femme au cœur brisé, elle lui faisait de la peine mine de rien. « Ca peut pas être si horrible l'amour. » Hochant vivement la tête avec un air d'ahuris elle répondit. « Oh que si. C'est beau, c'est magnifique et quand sa prend fin, l'amour sincère vous tue d'un coup de poignard en plein dans la poitrine. » Son air désespéré ne cessait d'accentuer la pitié que ressentait Jack à l'égard de cette jeune femme. Il la regarda, incrédule, se lever alors qu'elle tenait à peine sur ses jeunes, gardant les mains sur le comptoir pour ne pas tomber, elle posa un billet de cinquante dollars sur le comptoir avant de lui faire un signe de main. Elle avança en titubant jusqu'à la porte avant de briser son talon et de tomber à la renverse. Se gratta la tête, elle resta là, assise sur le sol, s'y couchant même en grognant. Provoquant le rire de Jack qui, posant son torchon, alla à côté de la demoiselle, l'aida à se relever alors qu'elle somnolait à moitié, il la ramena chez lui.

Les rayons du soleil filtrait à travers le rideau quand la jeune femme s'éveilla enfin, tombant du lit dans lequel elle se trouvait, Jack arriva en trombe dans la chambre, intrigué par le bruit avant de finalement rire de nouveau. Elle grimaça et se redressa, ouvrant les yeux d'abords doucement puis, grandement en voyant comment elle était vêtue, une chemise d'homme. Regardant son interlocuteur, elle eut une air paniqué. « oh mon dieu, oh mon dieu. OH MON DIEU ! Qu'est-ce que j'ai fais. Bon sang qu'est-ce que j'ai pu faire ? » Jack la regardait faire des mouvements dans tout les sens, incrédule tandis qu'il posait une pile de vêtement sur le rebord du lit. Sutton-Rose vint l'agripper par le col de son pull fin en écarquillant les yeux, tête qui ne put empêcher Jack de sourire amusé. « Hier soir, vous et moi, c'était une erreur, ok ? Je ne connais même pas votre nom et puis … vous êtes sans doute un très bon coup mais j'avais tellement bu que je m'en souviens plus. » Lâchant un rire clairement moqueur, il lui attrapa les poignets, l'obligeant à lâcher son pull légèrement déformé par cette femme un peu plus petite qu'elle qui avait trop tiré dessus. Il s'écarta doucement et montra les quelques vêtements qu'il venait de posé, ceux là même qu'elle avait porté la veille. « Vous avez trop bu, effectivement, alors je vous ai ramené chez moi. Vous avez vomi partout dans ma maison et je remercie le ciel pour que ce soit du parquet et pas de la moquette. Je ne connais pas votre prénom non plus mais j'ai nettoyé vos vêtements et même si vous êtes sans doute un bon coup, nous n'avons rien fait. » Il continuait de rire, gentiment, de plus belle en la voyant viré rouge pivoine à l'entente de tout cela, elle se tapa le front avec la paume de la main. « Désolé. » « Y a pas de mal. » « Sutton-Rose. » « Jack. » Lui montrant le chemin de la salle de bain, il la laissa sa changer, retournant dans le salon.

« JAAAACK ? » « SUTTOOOOON ? » Riant, la jolie Sutton vint s'affaler sur le canapé ou était tranquillement assis le jeune homme, gardant sa tête sur les genoux et le regardant. Il se connaissait depuis un peu plus de deux ans désormais, Jack atteignait presque ses vingt-et-un an et ils avaient emménagé ensemble. En toute amitié, paraissait-il. Jack avait découvert une fille pleine de vie et vraiment incroyable, une fille a qui il tenait bien plus qu'il n'y paraissait, oh elle était géniale. Puis finalement, il arriva se que tout le monde savait qu'il arriverait, ils se sont mis ensemble. Jack connaissait désormais l'amour, il pouvait le dire, et Sutton-Rose c'était pleinement remise de toute cette ancienne peine de cœur, tout du moins, elle n'avait de toute façon plus de contact avec son ex petit-ami, ça ne pouvait donc qu'aller mieux. Le seul véritable soucis fut lorsque cet ex petit-ami fit irruption dans leur vie, à tout deux, gâchant le renouveau de Sutton. S'en était trop pour Jack, il n'était pas dans ses habitudes de perdre le contrôle mais, il l'avait frappé, sans doute trop d'ailleurs, leur baston d'hommes fier avait duré jusqu'à se ue l'autre face une mauvaise chute, homicide. Il était bien dans la merde, tient ! Évidemment, il fut envoyé en prison. « Je t'attendrais. » Avait-elle assuré. Et comme un con, il l'avait cru. Cinq ans, c'est le temps qu'il passa en prison. Cinq ans, c'était long et, au fil du temps, il avait cessé d'avoir les visites de Sutton, plus de nouvelles, plus rien que l'attente folle de la voir à sa sortie. Mais évidemment, lorsqu'il fut enfin libéré, elle n'était pas là. Il l'avait cherché et, rapidement trouvé à dire vrai, ce n'était pas compliqué, il l'avait vu, dans ce parc, embrassant un autre, un sourire aux lèvres. Jack s'était arrêté net, scrutant se qu'il voyait être la destruction de ses derniers espoirs. Elle avait eut raison, l'amour, c'est beau mais quand ça prend fin, c'est un poignard au cœur. C'est le suicide aveugle. Leurs regards se sont croisé, un court instant, infime moment, quelques secondes. Puis, alors qu'elle entreprit de se lever, au loin, lui partit, poings serré.

* * *

« Vous ne pensez pas que vous avez assez bu ? » Levant le regard vers la barmaid qui venait de poser son énième verre de bourbon devant Jack, il ne put s'empêcher de rire face à l'impression de déjà vu qu'il ressentit alors. « Non, j'arrive encore à penser correctement, il doit me manquer quelques verres. » Arquant un sourcil, la jeune femme lui fit un léger sourire. « Boire pour oublier ? Vous ne trouvez pas cela un poil pathétique ? » « Vous avez une meilleure solution ? » « Faire face ? » « J'en ai pas la force » Souriant encore avec un air compatissant, il scruta la jeune femme, incrédule. « J'ai une meilleure idée … prenez le dernier verre chez moi, au moins si vous tombez dans les pommes, vous ne serrez pas dans le bar ou sur le trottoirs. » Avec un vague sourire, il accepta. En réalité, ce ne fut pas ''un dernier verre', ce fut plutôt, une partie de jambe en l'air. D'ailleurs, cette manie chez lui prit rapidement place, il ne cessa de passer de femme en femme, ne s'attachant pas. Son mode de vie ne le rendait pas vraiment heureux, mais, au moins il ne pensait plus à Sutton-Rose. Et enfin, il eut une nouvelle possibilité, une possibilité à laquelle il n'aurait jamais songé auparavant: celle de reprendre la chaîne hôtelière de son père. Finalement, il accepta la proposition. Et nous y voilà, au fameux Jack, beau parleur et incroyablement riche qui passait toujours de femme en femme, verre de bourbon à la main. Peu lui importait le reste, il aimait cette nouvelle vie.