Les jours défilent et se ressemblent, je ne sais jamais quelle date on est et pourtant aujourd’hui on était bel et bien le 7 mai. Mon père avait été de garde toute la nuit à l’hôpital et il était rentré à l’aube pour me réveiller. Le plus beau réveil de l’année je dois dire. Pour l’occasion, il avait acheté tout un tas de pâtisserie dont je raffolais et avait tenu deux heures de plus éveillé rien que pour me souhaiter un joyeux anniversaire. « Papa, tu sais que je t’aime mais tu devrais aller te coucher, tu as une tête de déterré. T’en fais pas pour moi et merci, je t’aime. » Il s’apprêtait à répliquer mais mon regard insistant l’en dissuada. Je suis assez persuasive quand je le veux et en guise d’excuse, mon paternel m’avait donné sa carte de crédit. Il m’arrivait souvent de compenser son absence par l’achat de fringues et ce jour-là ne fut pas une exception. J’avais prévu de passer l’après-midi avec Sidney avant ma soirée d’anniversaire mais d’ici là j’avais encore pas mal de temps et puis surtout il fallait que je trouve la tenue parfaite. Je me précipitais au centre commercial. Onze heures moins vingt, les lieux commençaient à se remplir et je marchais instinctivement vers les boutiques. Vêtue d'une robe légère fleurie, d'une petite veste en jean et de talons, mon incontournable étant de nature assez (trop?) petite, je me faufilais entre les passants quand je reconnus parmi eux une tête familière. Elian. Durant je me demandais si je n'allais pas juste passer mon chemin mais finalement je lançais à son attention avec un grand sourire: « Alors on a décidé de perdre des calories en venant faire les magasins ou bien tu as enfin compris qu‘il était temps de renouveler ta garde robe? »

• Je cherchais désespérément un cadeau digne de Campbell. Mais j’hésitais. Soit un cadeau digne de mon affection soit un cadeau digne de nos piques quotidiens. Choix cornélien. Je faisais tous les rayons, tous les domaines. Campbell adore les fringues, comme la plupart des filles, des femmes. Je m’attardais donc dans le rayon des vêtements pour femme. Quoi que… le rayon 12/16 ans pourrait lui allait convenablement. Je souriais à cette idée. J’étais à deux doigts de demander de l’aide à une vendeuse quand j’entendis une voix, LA voix.
  Suite à la délicieuse réplique de la jolie brunette, je me retournais lentement pour répondre avec un sourire malicieux :
  
  « J’essaie de renouveler la garde robe d’une vraie et grande femme. »
  
  Notre éternelle habitude. J’adorais cela. Nous savions rire, nous taquiner sans être méchant. C’était parfait. Savait-elle que j’étais là pour elle ? J’espérais grandement qu’elle ait une once d’innocence et d’inconscience. Je lui sourit avec amusement et lui fit un baiser sur la joue.
  
  « Que fais-tu ici ? Tu ne dors pas ? »