Trois jours. Trois jours que j'avais fait ce test qui changerait surement toute ma vie. Pendant ces trois longues journées, mes pensées se résumaient à "est-ce que je le voulais vraiment ?". Il y a encore quelques semaines ma réponse aurait été rapide : non. Je n'aurais pas pris le temps de réfléchir ou même de mettre Matthew au courant, non, je serais directement allée à l'hôpital et j'aurais oublié. Mais après ce qui s'était passé l'autre jour avec Matthew, j'avais pris le temps de réfléchir. Vraiment. Pendant ces quelques jours, j'avais pesé le pour et le contre, j'avais continué à vivre en faisant comme si rien n'était. Finalement, le pour l'avait emporté. J'aimais Matthew, je tenais à lui plus qu'à n'importe qui et je voulais fonder une famille avec lui. Même si j'étais encore très jeune, qu'il y a maintenant quelques semaines je voulais partir suite à notre dispute et que je ne voulais pas d'enfants, ayant trop peur qu'il m'arrive ce qui était arrivée à ma mère. Maintenant, je devais savoir si Matthew en voulait lui aussi. Je crois que oui mais quoi qu'il arrive, je devais lui en parler et écouter sa décision. Ce n'était pas n'importe quoi, ce n'était pas juste quelque chose qu'on prenait à la légère. Ayant récupérée ma voiture, je décidais d'aller me balader, conduisant sans trop savoir où j'allais. En réalité, je cherchais comment tout avouer à Matthew, le lieu et le moment idéal. Une seconde je pensais que chez nous, pendant le diner serait surement la meilleure façon de lui annoncer.

J'arrivais devant le parc, une fois garée, j'allais m'asseoir sur un banc, regardant autour de moi. Finalement, je ne pouvais pas attendre ce soir, je devais lui dire tout de suite. Sortant mon téléphone, je lui envoyais un message lui demandant de me rejoindre, n'oubliant pas de préciser le lieu. Matthew devrait logiquement terminer sa journée dans peu de temps et puis j'étais prête à l'attendre, peu importe l'heure où il arriverait. Soupirant, je réalisais que j'allais devoir tout lui avouer, cette fois-ci, je ne pouvais plus reculer. Quoi qu'il arrive, le faire ne servirait à rien.

En sortant du boulot Matthew entendit son téléphone, il le sortit, il venait de recevoir un sms de sa petite amie qui était au parc. Apparemment il devait la rejoindre, peut qu'elle avait quelque chose d'important à lui dire, en tout cas il espérait que ce serait une bonne nouvelle. Sur le coup il ne doutait pas de ce qu'il pouvait apprendre et puis il verrait bien en arrivant sur place. Comme aujourd'hui il n'avait pas fait grand chose, il n'était pas vraiment fatigué, bah oui il n'allait quand même pas manquer de se faire tuer tout les jours.

Matthew se rendit alors au parc avec sa voiture, ils avaient chacun leur voiture, même si parfois ils se l'échangeaient, après une voiture reste une voiture. Enfin bref, le voilà arriver enfin au lieu de rendez vous, il y avait encore pas mal de personnes que se soit des enfants ou des adultes. Après plusieurs minutes à la chercher du regard il aperçut enfin sa petite amie assit sur un banc, qu'est qu'elle était belle, il vint alors la rejoindre en s'asseyant à côté d'elle. Il stressait un peu, car c'était rare qu'elle lui donne rendez vous quelque part juste après le boulot, il l'embrassa quand même, bah oui c'était normal après tout. « Salut, tu vas bien ? Tu as quelque chose à me dire ? » Il fallait toujours dire bonjour en premier ensuite prendre des nouvelle de son état actuel et après, passez directement à l'interrogatoire, bien sur il avait demandé ça gentiment.

J'observais les personnes autour de moi, me retournant parfois pour voir si Matthew arrivait. J'étais toujours en train de réfléchir à comment lui avouer. Lui dire lorsqu'il arrivait, sans attendre ? Lui faire deviner ? Essayer de lui faire comprendre ? C'était compliqué. Comment être certaine que ce que j'allais faire été le meilleur moyen de lui avouer ? Bref, pas le temps de réfléchir une minute de plus puisque Matthew arrivait. On s’embrassait, comme chaque fois qu'on se voyait puis il enchaina en me demandant comme j'allais. Sans même me laisser une seconde, il me demanda si j'avais quelque chose à dire. « Ça va et toi ? Tu as passé une bonne journée ? » commençais-je simplement. Comme toujours je m’intéressais évidemment à ses journées, à ce qu'il faisait. Bref, à tout. « Je n'ai pas le droit de te donner rendez-vous ? Il faut forcément que j'ai quelque chose à te dire ? » Finalement, je ne lui dirai pas tout de suite. Je me dégonflais. Je lui dirai un peu plus tard, pas tout de suite. Mais je me promis tout de même de lui dire avant de rentrer à la maison. Cette situation ne pouvait pas durer plus longtemps. Souriante, je regardais devant moi avant de me retourner vers lui : « T'aimerai que je t'annonce quelque chose en particulier ? Enfin comme tu t'attendais à ce que j'ai quelque chose à te dire, tu pensais à quelque chose en particulier ? » Je ne penses pas qu'il ait en tête la vérité. je veux dire, je l'avais bien caché et je n'avais rien laissée paraitre. Donc il s'attendait peut-être à quelque chose de banal ou peut-être même à une mauvaise nouvelle ? De toute façon avec moi il pouvait s'attendre à tout.

« Oui ça va ? Et si ça peut te rassurer, je n'ai pas eu à me servir d'arme, je n'ai pas fait grand chose en fait. » Bah oui une journée banal, mais au moins comme ça, sa petite amie ne risquait pas de s'inquiéter pour lui, il aimait bien la rassurer, il n'aimait pas la voir inquiète. Bien sur qu'elle avait le droit de lui donner un rendez vous, mais on ne pouvait pas en vouloir au jeune flic de se poser des question avec Kathleen il pouvait s'attendre à tout, il avait finit par le comprendre, et en plus pourquoi ne pas l'avoir attendu à la maison, quoique ce n'est pas forcément amusant de rester toute la journée à la maison. « C'est bizarre, je sens que tu as quelque chose à me dire, mais je ne vois pas quoi . » Peut être qu'elle avait finit par trouver un job ? Non, quoique, mais non, et puis lui il bossait et il gagnait bien sa vie, donc il pouvait être le seul à bosser. Mais alors qu'a-t-elle à lui dire, enfin si il y a vraiment quelque chose, car ça se trouve il était complétement à côté de la plaque. « Ne me torture pas et dit moi ce qui se passe s'il te plait, ma princesse, ma déesse, celle qui donne un sens à ma vie. » C'était un sacré beau parleur quand il s'y mettait, mais il voulait mettre tout en œuvre pour découvrir ce qu'on lui cachait.

En effet il me rassurait en me disant qu'aujourd'hui il ne s'était pas servi d'arme. Il me connaissait et il savait que je détestais cela. D'une part cela était dangereux et d'autre part, je n'en voyais pas l’intérêt, même si cela en avait dans certains cas. Je ne répondis rien d'autre qu'un sourire avant de parler du rendez-vous. Il était persuadé que ce rendez-vous cachait quelque chose, il n'avait d'ailleurs pas tord mais je voulais le faire attendre. J'avais besoin d'attendre. « Quelque chose à te dire ? J'ai beau réfléchir, je ne vois pas. J'ai simplement voulu qu'on se retrouve un peu en dehors de la maison, faut qu'on sorte, qu'on se bouge un peu. » Ce n'était pas vrai mais dans le fond ce n'était pas complètement un mensonge. Sortir ne nous ferait aucun mal, au contraire. Puis se retrouver hors de la maison ensemble était quelque chose que j'aimais bien. Je ne voulais pas qu'on ressemble à un vieux couple, ne sortant plus du tout, alors qu'on était si jeune. Bref, Matthew reprit la parole en essayant de m'avoir avec des mots gentils, des mots doux, des surnoms affectueux. « Matthew Evans vous pouvez arrêter tout de suite avec tous ces mots gentils. Ce n'est pas ce qui me fera avouer quoi que se soit. » Dis-je en riant. Peut-être un peu nerveusement ? J'allais surement devoir lui dire bientôt mais ce n'était pas rien, ça changeait une vie et je ne pouvais pas prendre ça à la légère. « Allez, viens on va marcher un peu. » Dis-je en me levant et en lui prenant la main. J'étais étrangement joyeuse, pas que d'habitude je ne le sois pas mais là j'étais plus souriante que d'habitude, peut-être que ça éveillerait en lui des soupçons ? On verra bien, pour l'instant, je voulais juste profiter des derniers moments d'ignorances avec lui. Après tout, je ne savais pas ce qui se passerait ensuite. En attendant, j'allais bien voir si il insistait ou si il finissait par abandonner l'idée que je lui cachais quelque chose.

C'est vrai que c'était une bonne idée de se retrouver tout les deux en dehors de la maison, en plus il n'y avait pas de mauvais temps à l'horizon. N'empêche que le coup du je ne te cache rien, ça n'allait pas fonctionner avec lui, il était intelligent, même si Matthew ne le montrait pas. En tout cas une chose est sur, jouer les beaux parleurs ne marcherait pas, mais bon on ne pouvait pas lui en vouloir, il était curieux, il n'aimait donc pas rester dans l'ignorance. « Tu m'inquiètes, je n'aime pas quand tu me caches quelque chose, ne le nie pas ça se voit sur ton visage. » Et oui quand on observe les expressions de quelqu'un qu'on connait bien, on apprend à savoir ce que cela veut dire, même s'il ignorait beaucoup de chose, il savait qu'il devait être mis au courant de quelque chose d'important. Le jeune flic ne lâcherait pas l'affaire, lui aussi il était têtu, en faite si tout les deux faisaient un concours à propos de ça, à son avis personne ne gagnerait se serait Match nul. Par la suite Matthew l'embrassa amoureusement, décidément il ne s'en lasserait jamais, il aimait ça et n'hésitait pas à le montrer. Pour le moment, le jeune homme avait éliminé l'idée que se serait une mauvaise nouvelle, ce qui le rassurait, mais il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être alors.

Tous les petits noms affectueux et les plus belles paroles ne changeront rien, je parlerai lorsque j'en aurais envie. Têtue ? Non, juste un tout petit peu. Je n'aimais juste pas qu'on me pousse à dire ou faire quelque chose, je préférai de loin le faire attendre, le laisser s'imaginer un tas de choses et tout simplement l'embêter. Nous commencions à marcher tranquillement, mon regard posé au sol, un sourire toujours collé aux lèvres. Pourrait-il deviner une telle chose ? Je veux dire, ce n'était pas quelque chose qu'on apprenait tous les jours, il fallait y penser quand même. « Tu mens ! On ne voit rien du tout sur mon visage. Mais ne t'inquiète pas, si il se passait quelque chose de grave, tu crois vraiment que je t'aurais demandé de venir ici et que je sourirais autant ? » Non mais d'abord, c'est vrai quoi, on ne voyait rien du tout sur mon visage, je mentais parfaitement bien. Quoi qu'il me connaissait par coeur, il était donc capable de voir des détails pouvant me trahir. Une seconde, on s'arrêtait, Matthew m'embrassait. « Tu espères que ça me fera tout avouer ? » Je disais cela évidemment pour rire. Puis continuant à avancer, je soufflais un coup avant de me tourner vers lui. « Tu as raison... Je te cache quelque chose. Ce rendez-vous était prévu pour que je t'annonce une chose vraiment importance. Ça va tout changer. Je te rassures, je ne suis pas en train de quitter... Tu n'as pas à t’inquiéter. » Allait-il deviner ? Ou serait-il complètement à côté de la plaque ? Si j'étais à sa place, je ne penses pas que j'y penserai. Ce ne serait pas la première chose qui me viendrait à l'esprit du moins. Bref, je laissais là ma phrase en suspend, attendant de voir sa réaction et pourquoi pas sa réponse.

Bon d'accord, il ne savait toujours pas ce qu'elle lui cachait, mais au moins sa petite amie lui avait enfin avoué qu'elle lui cachait quelque chose, c'était déjà un début, mais il avait l'impression qu'il n'en saurait pas plus pour le moment. Le baiser non plus n'avait pas marcher quoique ce n'était pas le but de la faire avouer la vérité de cette façon. « Bah quoi ? Je n'ai pas le droit d'embrasser ma petite amie ? Si tu veux je ne le ferais plus. » Bien sur quand il disait ça il ne le pensait pas du tout, car il savait très bien qu'il craquerait rapidement et puis ce ne serait pas gentil comme punition, on pourrait même dire cruel. Il y eu quand même une bonne nouvelle, Kathleen ne comptait pas le quitter, même s'il avait éloigné cette hypothèse bien avant. Alors voyons voir, une annonce importante qui allait tout changer, qu'est ce que cela pouvait être ? A moins que.. Non, ce serait ça alors. « Ne me dit pas que t'es enceinte ? Non impossible, j'ai des idées bizarre moi. » Sur le coup, il n'avait pas compris qu'il avait vu juste, il se trouvait bête d'avoir pensé ça, ça se trouve il était complétement à côté de la plaque. C'était logique qu'il se trompait, après tout ce n'était pas prévu qu'ils aient des enfants, même si elle avait déjà réfléchi à ça, Matthew avait peur que sa petite amie ne soit pas d'accord.

Il était évidemment que lorsqu'il m'avait embrassé, je lui avais répondu qu'il ne saurait rien en faisant ça, pour rire. « Tu sais très bien que cette punition serait aussi dur pour toi que pour moi. » Toujours très souriante, nous continuons à marcher, je le regardais alors, lui confirmant que je devais lui annoncer quelque chose de très important. Précisant, que je n'allais pas le quitter. De toute façon vu mon sourire, si j'avais l'intention de le quitter, fallait se poser des questions. Après une courte seconde de réflexion, il proposa enfin une hypothèse : celle que j'étais enceinte. Mais c'est pas possible, il lisait en moi ? Des nouvelles importantes, il pourrait y en avoir pleins. Mais avant même que je puisse dire quelque chose, il ajouta que ce n'était pas possible. Des idées bizarres ? Était-ce censée me rassurer ? Trouvait-il bizarre d'avoir des enfants maintenant, après seulement un an de relation ? Et s'il n'en voulait pas ? Mon sourire s’agrandissait tout de même avant de prendre mon courage pour tout lui avouer. Peu importe sa réaction, j'allais devoir l'affronter un jour, quoi qu'il en soit. « Si je te dis que d'ici quelques temps je serai énorme, déformée et repoussante ? Que chaque matin je risque d'être mal et que je vais surement être invivable pendant quelques mois... Tu en conclus quoi ? Que c'est toujours une idée aussi bizarre ? »

Finalement le jeune flic avait vu juste, il le comprit aux dernières paroles de sa petite amie, on pouvait dire qu'il était surpris, il manqua même de tomber. Mais en tout cas il était vraiment heureux, il allait être papa, même si ce n'était pas prévu, c'était quelque chose de merveilleux. Matthew serra sa petite amie et l'embrassa tendrement. « Je vais être papa, c'est merveilleux, et puis tu ne seras jamais repoussante, tu seras toujours la plus belle, et puis je serais capable de te supporter. » Le jeune flic n'en revenait toujours pas, bah oui ce n'est pas quelque chose de banal, cela n'arrive pas tout les jours. Il posa une main sur le ventre de Kathleen, il espérait qu'il serait un bon père, il a quand même peur que ce ne soit pas le cas. « J'ai peur de ne pas être un bon père. » Autant confier ses craintes, après tout ils étaient un couple et bientôt il ne serait plus deux, mais trois, peut être quatre qui sait ? On ne sait jamais ils pouvaient très bien avoir des jumeaux, en tout cas que se soit une fille ou un garçon se serait parfait. « Tu seras une chouette maman, à partir d'aujourd'hui je m'occupe de tout, que ce soit la cuisine, le ménage ou tout autres taches, comme ça tu pourras te reposer. » C'est sur qu'il allait se montrer encore plus protecteur et Matthew se fichait complétement de tous ce qu'il devrait faire du moment que sa chère et tendre sera tranquille et en pleine forme.

Matthew surprit à cette annonce ? Non pas du tout, mais alors vraiment pas. Évidemment cela était ironique. Je pense qu'il n'était pas prêt à ça, du moins, il devait penser que je n'en voulais pas. Et il n'avait pas tord, du moins il n'avait pas tord jusqu'à il y a quelques semaines. A vrai dire nous n'en avions jamais parlé... J'évitais toujours ce genre de conversation mais là, je n'avais plus le choix. Le moment était venu et puis il avait l'air ravi à cette idée. Ce qui me rassura. Je me sentais mieux de savoir que je ne serai pas seule, que je pourrais toujours compter sur lui. Il n'était pas le genre à fuir ses responsabilités. « La plus belle ? Tu verras lorsque j'aurais pris quelques kilos, tu changeras rapidement d'avis. » Je souriais comme toutes les femmes - du moins, la plupart je pense - je me disais qu'une fois déformée et avec des kilos en plus, il n'oserait plus me toucher. Mais bon, nous verrons bien avec le temps après tout. Lorsqu'il déposait sa main sur ma ventre, je posais ma main sur la sienne. Dire que d'ici quelques mois, je mettrai un enfant au monde. C'était d'ailleurs l'une de mes plus grandes peurs... J'avais peur de mourir comme ma mère en mettant au monde cet enfant. Pourtant je ne pouvais pas refuser d'avoir cet enfant simplement à cause de ça, je ne pouvais pas avoir peur toute ma vie. « Tu seras un excellent père Matthew, tout comme tu es un excellent petit ami. Et... Je suis heureuse que tu le prennes comme ça, j'avais peur que tu n'en veuilles pas après que j'ai refusé ta demande.. » Lorsqu'il ajouta que je serais une chouette maman, mon coeur fit un bon. C'était bizarre je n'avais jamais appelé quelqu'un maman et je pensais que cela ferait de moi une mauvaise mère. Puis lorsqu'il dit qu'il s'occuperait de tout, cela me fit rire. « Être enceinte, ça veut pas dire être malade et devoir rester couchée. Je suis encore capable de m'occuper de la maison. »

« Je ne m'intéresse pas qu'à ton physique, donc tu n'as rien à craindre et je suis sur que tu seras mignonne avec tes kilos en plus. » Matthew voulait la rassurer et comme il venait de lui faire comprendre, l'apparence de quelqu'un n'était pas important, ce qui était le plus important était ce qu'elle était à l'intérieur. Lui aussi, il fut rassuré quand Kathleen lui dit qu'il serait un bon père. Alors comme ça, sa petite amie avait eu peur qu'il ne soit pas d'accord, pourtant elle le connaissait, elle devait bien se douter qu'il n'aurait jamais refusé l'enfant, après tout il savait très bien qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. « Tu me connais, je ne pouvais que le prendre bien et puis même si tu as refusé ma demande cela n'aurait rien changé à mes sentiments envers toi et mes décisions auraient été les même. » Puis sa chère et tendre se mit à rire, ça lui fit plaisir, il ne voulait pas qu'elle soit triste, et puis c'était pas sa faute s'il était trop protecteur. « Excuse moi, je veux juste que tu sois en forme et que tu sois prudente, donc évite de prendre la voiture, je n'ai pas envie que tu ai un accident et s'il y a le moindre problème tu m'appelles même si je suis au boulot, de toute façon tu passes avant tout le reste. » Le jeune flic était capable de s'absenter de son boulot si sa petite amie avait besoin de lui, même si ça ne risquait pas vraiment de plaire à ses supérieurs. « Je suis impatient de savoir si on aura une fille ou un garçon. »

Il tenta de me rassurer en précisant que le physique ne comptait pas. D'accord mais quand même, cela ne changerait rien au fait que j'allais prendre du poids. Enfin... A mon tour de le rassurer sur son rôle de père, il était certain que Matthew serait un très bon père, pas de doutes possibles là-dessus. Il suffisait de le voir en cet instant avec moi. Je lui avouais avoir eu peur de sa réaction. C'était idiot, je le sais... Il ne s'énervait que rarement puis je devais me douter qu'il voulait des enfants. Mais quand même, j'appréhendais l'instant où je devais lui avouer... Finalement tout s'était très bien passé et je pouvais enfin respirer.
Le voilà en train de me dire que désormais il s'occupait de tout. Aider était une chose mais tout faire, non. Surtout que pour l'instant, j'étais encore en mesure de m'occuper de la maison. Matthew avait déjà son métier qui lui prenait énormément de temps, en rentrant, je ne voulais pas qu'il soit obligé de s'occuper des courses, des tâches ménagères et de moi. Non, j'étais encore capable de le faire. « Matthew, je ne vais quand même pas rester enfermée à la maison. Je vais devoir sortir pour les courses, les visites à l'hôpital ou même simplement pour prendre l'air. Je n'aurais pas d'accident, je n'aurais aucun problème, je ferai attention, je te le promets. Puis je n'ai pas l'intention de te déranger pendant que tu travailles. » Alors ça non, je ne voulais pas passer pour la petite amie enceinte et chiante qui appelle son copain toutes les heures. Je voulais qu'il garde son emploi et qu'il n'ait aucun problème à cause de moi. Garçon ? Fille ? Excellente question que Matthew se posait d'ailleurs. « Va falloir être patient avant de le savoir. Tu aimerai que notre premier enfant soit une fille ou un garçon ? » Demandais-je en lui souriant. N'était-ce pas une question que beaucoup de parents se posaient ? Même si pour la plupart cela importait peu, j'aimerai avoir l'avis de Matthew.

« Oui tu as raison, tu ne pourras rester enfermer à la maison tout les jours, mais vu que tu me promet que tu seras prudente, je te fais confiance. » Enfin, le jeune flic disait ça, mais il serait capable de débarquer n'importe ou, même pendant ses heures de travail, à cause de son inquiétude, mais il éviterait de le faire, il n'avait pas envie de devenir trop collant et de l'énerver. Concernant le fait que le bébé soit une fille ou un garçon, c'est qu'il faudrait attendre, du moment que c'était un bébé en bonne santé, c'était le plus important pour lui. « Fille ou garçon, honnêtement je ne sais pas, mais je serais content de toute façon. » Matthew se disait qu'il faudrait aussi l'annoncer à leur famille, enfin le concernant ce sera juste sa sœur, c'était sa seule famille, car il détestait son père, son demi-frère et concernant sa mère il n'avait plus de nouvelles depuis un bout de temps. « Tu compte l'annoncer à ta famille ? Moi j'aurais juste à l'annoncer à ma petite sœur. » Et peut être aussi à son meilleur ami, enfin concernant les annonces aux autres ils pourraient sans doute tout les deux attendre. Peut être que par la suite il pourrait refaire sa demande en mariage, peut être que cette fois ci elle dirait oui, il avait encore la bague, enfin ça il y réfléchirait quand même, pas besoin d'avoir de nouvelles disputes entre le jeune couple.

Lorsqu'il fut rassuré sur le fait que je ferais très attention désormais, nous parlions du sexe du futur enfant. Fille ou garçon ? Ça l'importait peu à vrai dire... Moi aussi même si un petit garçon ressemblant traits pour traits à son père ne me déplairait pas. Un petit Matthew, vous imaginez ? Mais pour ma part, je souhaitais juste avoir un enfant en bonne santé et le reste n'était que des détails. Des détails qu'on connaitra bien assez tôt. Excellente question. Devrais-je l'annoncer à ma famille ? Lui il avait sa soeur. Moi je n'avais plus personne puisque je ne voyais presque plus mon père et il ne sera surement pas content d'apprendre que je suis enceinte. Je n'avais jamais eu de mère, aucune autre famille que je connaissais. Et mon frère ? Aucune nouvelle depuis quelques semaines.. Comment lui annoncer dans ces cas là ? C'était pourtant bien la première personne après Matthew à qui je l'aurais dit. « J'aimerai l'annoncer à mon frère mais je n'ai aucune idée de où il est... J'appellerai peut-être mon père pour lui dire mais pas maintenant. Pareil pour les amis, j'attendrais un peu avant de leur dire. » Attendre un peu ? Du genre attendre encore plusieurs mois, arrivé presque à la fin quand il sera impossible de le cacher. Je voulais juste éviter qu'on me juge d'avoir un enfant si jeune, même si 23 ans n'était pas non plus très jeune, on ne connaissait jamais la réaction des gens. « Matthew j'ai peur... Ce n'est pas une chose sans importance... On va devenir parents... Et si j'étais pas faite pour être mère ? » Forcément, les premières questions et les premières craintes faisaient leur arrivée.

« C'est sans doute mieux d'attendre tu as raison, et puis ils l'apprendront quand tu l'aura décidé. » En effet il valait peut être mieux attendre et ne pas trop précipiter les choses. Au moins Matthew n'avait pas beaucoup de personnes à prévenir autour de lui, il espérait que rien ne gâcherait cela, après tout on ne sait jamais il peut y avoir des imprévus. Ensuite Kathleen lui confia ses craintes, lui aussi avait peur, c'était normal c'était quelque chose de nouveau, on ne pouvait pas prendre ça à la légère. « Tu sais, j'ai peur aussi, mais je serais là pour toi et on y arrivera, je suis sur que tu seras la meilleure mère du monde, tu es déjà la plus merveilleuse femme que j'ai put rencontrer dans ma vie. » Ce n'était pas forcément facile de rassurer quelqu'un sur un sujet comme ça, mais il faisait ce qu'il pouvait. Le jeune flic l'embrassa de nouveau et lui caressa le visage, il était convaincu que tout se passerait bien et il n'y avait pas de raison que se soit le contraire qui se produise. Matthew ne ferait pas comme son père avait fait avec lui, c'est à dire mener un double vie en lui mentant, de toute façon il serait incapable d'en aimer une autre, peut être qu'un jour il devrait parler de ça avec la jeune femme, ça le soulagerait peut être un peu.

A qui l'annoncer ? Mon père ? Depuis un certain temps maintenant, nos relations n'étaient plus les mêmes, je ne savais pas pourquoi d'ailleurs. Je ne préférai donc rien lui annoncer pour l'instant. Quant à mon frère, il refusait de me répondre au téléphone, j'avais donc abandonné l'idée de le joindre. Je ne pouvais le contacter, comme c'était dommage de ne pas avoir la capacité de transmettre certaines choses par pensées. Ça éviterait bien des choses. Bref, Matthew souhaitait le dire à sa soeur pour commencer puis voir plus tard pour ses amis, précisant qu'il attendait que je sois décidée. « Ça peut prendre du temps avant que je ne me décide à le dire... Tu n'as pas besoin d'attendre, si tu veux le dire, vas-y. Après tout, d'ici quelques mois, je ne pourrais plus le cacher. » Et donc tout le monde serait au courant, à quoi bon garder ça secret ? Attendre pour voir si le début se passe bien ? Je ne devais pas penser à ce genre de choses, évidemment que tout allait bien se passer. Mais si de ce côté là, j'essayais de me rassurer, j'avais d'autres craintes en moi. Celle d'être une mauvaise mère d'abord. Puis celle de ne pas réussir à tout gérer, c'était nouveau. Il avait beau essayer essayer de me rassurer que se soit avec des mots ou avec des gestes, comme m'embrasser ou me caresser la joue, rien n'y faisait. « Comment veux-tu que je sois la meilleure mère au monde alors que je n'ai pas grandie avec la mienne ? Je n'ai aucun modèle, toi, tu as grandi avec ton père, tu as un exemple, un modèle... pas moi. » Bien sur, j'étais loin de m'imaginer ce qu'était en réalité le père de Matthew. Mais j'essayais de m'expliquer du mieux que je pouvais sur ce que je ressentais, c'était difficile de trouver des mots.

Donc il pourrait le dire quand il veut, bon il le ferait quand il en aurait l'occasion, donc il ne pouvait pas dire quand exactement. Ensuite Kathleen lui fit remarquer qu'il avait son père comme modèle, évidemment elle ne connaissait pas la vérité. Comment le jeune flic pourrait prendre modèle sur cet homme qui avait mené une double vie, qui avait aussi une autre famille, pour lui c'était un traitre. « Mon père n'est pas un modèle à suivre. » Devait-il lui avouer la vérité à propos de sa famille, rien qu'en y pensant ça lui faisait mal, ce n'était pas facile au début, il se souvenait du temps passé avec son père, c'était encore à l'époque ou il ignorait toute la vérité, pareil pour sa mère et sa sœur. Matthew s'était souvent demandé si son père l'avait vraiment aimé comme son fils, ou alors est ce que c'était des mensonges, pour tout dire, il penchait plutôt pour la seconde option. « Avant mon père nous disait qu'il devait partir quelque part pour son boulot , mais en réalité il allait passer du temps avec son autre famille, mon père menait une double vie et je l'ai découvert quand j'avais 14 ans. » En tout cas, ça soulageait de parler de ça, il en avait marre de garder tout ça pour lui et puis c'était sa petite amie, elle avait le droit de savoir, et puis il n'était pas comme son père et ne le sera jamais.

Comme tous les futurs parents, j'avais des craintes et des questions en tête. J'avais besoin d'être rassuré. Pourtant cela ne fonctionnait pas vraiment, les paroles ou même les gestes ne suffisaient pas à me calmer l'esprit, à me donner confiance. J'expliquais donc à Matthew que si lui avait un modèle puisqu'il avait grandi avec son père, moi je n'en avais aucun. Je n'avais jamais connu ma mère et je n'avais jamais eu de belle-mère. Mais j'étais loin de m'imaginer que Matthew avait eu un père qui était tout sauf un modèle. C'est vrai que nous parlions rarement de nos familles et apparemment il m'avait caché des choses concernant la sienne. Il venait, à l'instant, de m'avouer que son père menait une double vie, il avait une autre femme et d'autres enfants tout en étant avec la mère de Matthew. J'essayais de m'imaginer la douleur qu'on ressentait lorsqu'on apprenait une telle vérité sur un de ses parents. On devait à la fois se sentir trahi et perdu. A 14 ans, en pleine période de construction de soi-même, découvrir une telle chose devait réellement être horrible. J'avais la chance de ne jamais avoir eu à vivre ce genre de choses. « C'est horrible.. Pourquoi tu ne m'en a jamais parlé ? » J'étais en réalité désolée de lui avoir parlé de ça, ignorant ce qu'avait été son père. J'avais l'impression de raconter n'importe quoi et puis, dans le fond, il avait bien le droit d'avoir ses secrets. Mais quand même, c'était une chose qui devait être dur à garder pour soi. « Même si je ne connais pas ton père, je peux t'assurer que tu es bien meilleur que lui. Tu feras un excellent père, il suffit de voir comment tu es avec moi pour savoir qu'avec cet enfant tu seras parfait. » Et je le pensais réellement, il était tout ce qu'on pouvait rêver et demander de mieux.

« Je ne voulais pas que tu penses que je deviendrais comme lui et ce n'est pas facile d'en parler. » Le jeune flic avait honte de l'attitude de son père, et il ne supportait pas quand quelqu'un qui ne connaissait pas l'histoire, lui dire qu'il ressemblait à son père, c'était une insulte pour lui. Cependant Matthew n'en voulait pas à sa petite amie, après tout elle ne le savait, tout le monde à des secrets et on n'aime pas forcément les dévoiler, on préfère garder cela pour soit. « Je ne ressemblerais jamais à mon père, tu seras toujours la seule femme de ma vie, et je ferais tout pour notre enfant. » Il insistait bien sur le faite qu'il ne serait jamais comme son père, et puis il n'y avait aucune raison que ce soit le cas. Matthew ferait ses propres choix et il ne commettrait pas les même erreur que son père, bien sur il ferait surement des erreurs dans sa vie, mais pas de ce genre là. « Tu sais je ne suis pas parfait, j'ai pas mal de défauts. » Il faut dire que c'était humain d'avoir des défauts, ce ne serait pas bien si quelqu'un était parfait et puis si cette personne existait, elle ne serait probablement pas très apprécié, car justement le fait que chacun est ses défauts, cela fait partit de lui et ça permet de se rassurer en se disait que tout le monde n'est pas parfait.

Jamais je n'aurais pu une seule seconde m'imaginer qu'il deviendrait comme son père. Matthew était quelqu'un de bien, avec ses qualités et ses défauts comme tout le monde mais avant tout quelqu'un de vraiment bien. Il m'assura que jamais il ne deviendrait comme son père, que pour notre enfant il serait toujours là. Je le savais tout ça, il n'avait pas besoin de me le dire, j'avais confiance en lui et depuis qu'on se connaissait, j'avais appris à savoir qui il était. « Tu n'as pas besoin de me dire tout ça, je le sais. » Puis même si il n'était pas parfait comme il venait de le dire à l’instant, il était loin d'être comme son père. Jamais je ne pourrai m'imaginer Matthew agir ainsi ou alors il était très bon acteur et cachait extrêmement bien son jeu. « On a tous des défauts et même si tu n'es pas parfait, tu es quelqu'un de bien. Puis j'aime bien tes défauts, c'est ce qui compte, non ? » J'essayais de détendre l’atmosphère même si ce n'était pas chose facile. En effet, le sujet de son père serait forcément un sujet difficile et je ne voulais donc plus en parler sauf si il en avait besoin, évidemment. « Tu sais que tu peux me faire confiance. Si tu as besoin de parler parce que tu veux mal ou pour te soulager, je suis là. Ne l'oublies jamais. » Après un an de relation, il ne m'avait jamais avoué qui était son père, peut-être que m'en parler avant lui aurait fait du bien ? Mais je concevais parfaitement que cela était difficile, je ne pouvais donc pas lui en vouloir. Enfin, histoire de parler d'autre chose, j'enchainais sur une question à laquelle, j'étais presque certaine d'avoir la réponse : « Tu avais déjà pensé à avoir des enfants maintenant ? »

C'était une bonne nouvelle si elle disait qu'elle aimait les défauts du jeune flic, mais bon elle disait peut être ça juste pour le rassurer, c'était assez dur à savoir, et puis finalement qu'est ce que ça pouvait lui faire ? De toute manière il ne pourrait sans doute pas changer ça. « Merci, mais je t'avoue que je n'ai pas trop envie d'en parler, mais toi si tu as aussi besoin de parler de certaines choses, n'hésite pas, je serais là pour t'écouter. » Cela devait marcher dans les deux sens, Kathleen l'écoutait, il en ferait de même par la suite. Pour le moment ce que voulait le jeune homme c'était changer de sujet le plus rapidement possible, mais il ne savait pas trop quoi dire, mais bon il finirait bien par trouver. Ensuite sa petite amie lui demanda s'il avait déjà pensé à avoir des enfants maintenant, c'était assez évident, elle devait s'en douter, il faut dire que c'est lui qui s'était lancé en la demandant en mariage. « Oui j'y avais pensé, mais je ne voulais pas que tu sois fâché si je t'en parlais, j'avais peur que tu te mettes à penser que je t'obligeais à avoir des enfants, de toute façon j'aurais attendu. » Bah voilà Matthew avait été honnête en disant ça, il en profita pour l'embrasser de nouveau, parfois il voyait les autres personnes les regarder, par moment il avait bien envie de leur dire de se mêler de ce qui les regarde, et puis ça ne le gênait pas de bécoter sa petite amie dans un lieu public, c'était tout à fait humain après tout. « Je t'aime Kathleen Jones et jamais ça ne changera. » C'était mignon de dire ça, en plus il avait parlé fort et se fichait complétement du faite que certaines personnes l'avait entendu, il n'avait pas peur de hurler ses sentiments à l'élue de son cœur.

Il ne voulait pas parler de son passé et je pouvais le comprendre, c'est pourquoi je n'insistais pas. Après tout, si il voulait en parler de nouveau il le ferait de lui-même, il savait que j'étais là pour lui, pour n'importe quoi. Il ajoutait que je pouvais moi aussi lui parler, qu'il serait là pour m'écouter. Je secouais la tête pour lui montrer que je le savais. Mais en cet instant, je n'avais pas envie d'évoquer de problèmes, de souvenirs ou je ne sais quoi d'autre. Je voulais juste penser à Matthew et à cet enfant. Je voulais juste qu'on soit bien, qu'on discute, qu'on rigole et qu'on passe du temps ensemble loin d'éventuels problèmes. C'est pourquoi je lançais la conversation sur autre chose. Avait-il déjà pensé à avoir des enfants aussitôt avec moi ? Je veux dire qu'il y avait peut-être déjà réfléchi mais qu'il pensait attendre encore quelques années ou au contraire, il en voulait déjà sans jamais m'en avoir parlé. C'est d'ailleurs la dernière hypothèse qu'il me confirma, il voulait juste ne pas me fâcher en m'en parlant. « J'ai l'impression d'être un monstre horriblement effrayant parfois. Je te fais si peur que ça ? » Dis-je en riant. Bon il n'avait pas tord, j'aurais très bien pu m'énerver sachant qu'à la base je ne voulais pas d'enfants. Du moins pas maintenant mais tout avait changé si vite que même-moi je ne me suivais plus. A nouveau, on s'embrassait sous le regard des passants. N'avaient-ils jamais vu deux personnes qui s'aimaient ? Je pouvais moi aussi passer mon temps à les regarder, à ce petit jeu je gagnerai surement. « Tu pourrais juste le crier un peu plus fort, je pense qu'à l'autre bout du parc on ne l'a pas entendu ? » Je n'étais pas sérieuse, je disais tout ça pour m'amuser. Mais reprenant mon sérieux, je me blottissais contre lui, peu importe qu'on soit en plein milieu du parc, en répondant. « Je t'aime moi aussi. Tu ne peux même pas t'imaginer à quel point. » Deuxième fois en un an que je lui disais que je l'aimais. La première fois, il y a maintenant plus d'une semaine et maintenant. J'avoue ne pas lui dire souvent, je n'étais pas du genre à le dire tous les jours.

Un femme en colère selon lui ça peut vraiment faire peur par moment, enfin cela dépend de la situation, Matthew se mit à rire aussi face à la remarque de sa petite amie. « j'ai appris qu'il ne fallait jamais sous estimer une femme, donc je n'ai pas envie que tu sois en colère contre moi. » Des personnes qu'il connaissait et lui d'ailleurs il en avait même fait l'expérience c'est que ça sera toujours la femme qui aurait raison, même quand elle avait tort. Bah oui c'est malheureux, mais il y peut rien, et puis il n'avait pas trop envie de contrarier sa chère Kathleen et il n'avait aucune raison de la faire pour le moment. C'était bizarre, mais à chaque fois que sa petite amie lui disait « je t'aime .» Le jeune flic avait une drôle de sensation, mais ça le remplissait d'une immense joie, il savait très bien qu'elle ne le disait pas souvent, ça ne le gênait pas, car de toute façon, il savait très bien ce qu'elle ressentait maintenant pour lui. « Je sais que tu m'aimes, et puis t'arrive bien à supporter mon côté fleur bleue et sensible, donc si tu ne m'aimais pas, je pense qu'on ne serait pas ensemble aujourd'hui. » Matthew avait eut l'occasion de voir des filles s'intéresser surtout aux mauvais garçons et on aurait même dit que certaines cherchaient les relations vraiment compliqués. Alors que lui il n'était pas du tout comme ça, c'était tout le contraire. « Je compte te couvrir de cadeau, je vais même faire la chambre du bébé. » En effet, le jeune flic s'y prenait de bonne heure, mais comme on dit il ne faut jamais remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui, comme d'habitude, il ne sembla pas réfléchir au faite qu'il avait son travail, mais bon le boulot ça passait après sa petite amie, et puis il boirait beaucoup de café, pour ne pas s'endormir.

J'avoue qu'une femme voulait, en général, toujours avoir le dernier mot et je ne faisais pas exception à la règle. Puis dans le fond il n'avait pas tord, autant éviter que je sois en colère après lui lorsque c'est possible. Mais je ne voulais pas non plus qu'il évite tous les sujets de conversation de peur de me mettre en colère. Un couple devait tout de même pouvoir discuter sans avoir envie de se taper dessus. Mais bon, pour le moment peu importe ce n'était pas le sujet de la conversation, du moins ça ne l'était plus, nous étions passé aux déclarations. Comme souvent il venait de me dire qu'il m'aimait et je venais d'en faire de même. Je ne pouvais pas me contenter d'un "moi aussi", après tout on venait d'apprendre qu'on allait être parents, on était bien donc pourquoi ne pas lui dire ? Son côté fleur bleue et sensible ? C'est ce qui rendait Matthew si particulier, il n'essayait pas d'être comme tout le monde, à cacher ses sentiments et à jouer au dur. Matthew était comme il était et c'est ce que j'aimais chez lui. Pour simple réponse je l'embrassais, les mots n'étaient, après tout, pas toujours nécessaire. Le voilà maintenant en train de parler de la chambre du bébé. N'était-ce pas encore trop tôt pour parler de tout ça ? Puis il devait penser un peu à lui, il ne pouvait pas tout faire comme il le souhaitait : travail, chambre & m''aider à la maison, il ne tiendrait jamais. Il devait aussi se reposer... « Tu ne penses pas que c'est un peu trop tôt ? Et tu comptes faire comment pendant les prochains mois ? Ne plus du tout dormir pour être capable de tout faire ? » Je lui souriais, il pensait à tout, il voulait être là pour tout, que demander de plus ? « Si le bébé te ressemble, je serai surement la plus heureuse des mères. Je ne pensais pas un jour être heureuse en apprenant que j'allais être mère. » Autant être franche à ce sujet, non ?Puis ça n'avait plus d'importance maintenant.