NOM(S) & PRÉNOM(S) ৩ Tyler Wallice ÂGE ৩ Vingt ans DATE & LIEU DE NAISSANCE ৩ Vingt-huit février, à Londres. STATUT CIVIL ৩ Célibataire MÉTIER OU ETUDES ৩ Étudiante en psychologie. GROUPE ৩ Full of courtesy, full of craft. AVATAR ৩ Ashley Rickards

ce qu'il y a de bon en moi,


curieuse


attentionnée


brillante


calme


surprenante



mais aussi de mauvais.

fragile


bornée


indécise


silencieuse


influençable

« give i everything »

Une thérapie de groupe. Trois ans après ma tentative de suicide, c’était la dernière contrainte que je devais subir avant d’avoir le droit de retrouver ma complète liberté, avant de pouvoir vivre ma vie sans avoir de me soucier des erreurs que j’ai pu faire, sans avoir à repenser à cette noirceur qui a déjà habité mon être, cette envie de mourir qui ne me quittait pas d’un cheveux à un moment de ma vie où je n’aime pas retourner, mais où je suis sans cesse ramener à cause de toutes ces rencontres auxquelles je ne peux pas échapper. Les yeux sont posés sur moi, je sais que c’est à mon tour de parler, mais comme toujours, je ne sais pas commencer, les mots se font muets dans ma gorge, j’ai peur d’avoir l’air folle, d’être jugée, de faire de moi, par des gens que je devine pourtant aussi fous que moi-même. Alors je prends une grande respiration, tente de trouver un commencement à une histoire qui n’en a pas véritablement. « J’avais douze ans quand mes parents sont morts. À partir, les choses ont changés pour moi, par logique, pas par choix. Avec ma soeur, j’ai voulu croire que je pouvais continuer de vivre normalement malgré tout, mais c’était que des mensonges. Alors un jour en chemin, j’ai perdu l’envie de continuer. À l’école, j’m’enfermais. J’me suis éloignée de mes bons amis pour me retrouver avec de mauvaises influences. J’ai enchainé les conneries, les mauvais coups, les déceptions. Et j’me suis retrouvée toute seule le jour où j’étais plus si amusante pour ces gens qui m’ont trainés dans la boue. Et puis, j’avais Aaron. Rencontré par hasard sur internet, il était probablement la seule personne à qui je pouvais parlé dans ce temps-là. Je lui disais à quel point j’avais l’impression que ma soeur était envahissante, sans vraiment être là de la façon dont j’avais besoin d’elle. Je lui racontais combien le monde autour de moi était hypocrite, ignorant ma présence comme s’il ne m’avait jamais connu. Et il n’y avait qu’à lui à que je pouvais confier cette terrible envie de vouloir mettre fin à ma vie puisque plus rien ne m’y rattachait véritablement. Et il me parlait de ces histoires de coeur, du mal qu’il a eu quand sa petite amie lui a raconté ses aventures, qu’elle l’a laissé tomber pour un autre et qu’elle s’en ait aucunement caché. On était là l’un pour l’autre, à s’entretenir quand la fin semblait être le seul moyen. Et un jour, il m’a dit qu’il allait le faire, pour de bon, pour vrai. Et peu importe ce que je disais, ça n’avait aucune importance. Il n’a pas pu me promettre ce soir là de restant vivant et évidemment, je crois que ça a été la fin pour lui. Je dis je crois, parce que j’ai aucune preuve que ce soir-là, Aaron Cooper soit mort, suicidé. Je veux dire, je ne le connaissais pas et je ne connaissais pas sa vie, mais ce soir-là, il est disparu et il n’est jamais revenu, en ligne du moins. Et j’me suis imaginée le pire, j’me suis imaginée toutes les façons sordides dont il avait pu se tuer, toutes celles qu’il m’avait raconté et une semaine après le dernier soir où je lui ai parlé, j’ai pas pu résister. Si lui avait réussi à le faire, qu’est-ce qui m’en empêchait désormais? Alors j’ai pris des pilules, un tas, sans les compter et j’ai tout avaler. Au début, j’ai cru que ça allait rien me faire, que ce n’était pas quelques petits bonbons qui allaient me tuer. Et puis je l’ai senti, le coup dans l’estomac, le mal s’évader dans mon corps. J’ai eu mal, tellement mal. Je me brûlais de l’intérieur, c’était horrible. Je me suis écroulée sous le plancher, me tortillant de douleur. Et puis je me suis évanouie. À ce point-là, je me croyais déjà morte. Mais j’ai ré-ouvert les yeux, le visage de ma soeur m’apparaissant en premier, la peur sur son visage témoignant trop bien de mon état vivant. Elle a jamais su pour Aaron ou pour les raisons qui m’ont vraiment poussé à faire ça, et j’préfère qu’elle ignore la vérité plutôt que de l’inquiéter sur ce qui n’a plus raison d’être. La vérité est que je lui ai longtemps blâmer tout ce qui s’est passé dans ma vie, mais qu’en réalité, elle est tout ce dont j’ai réellement besoin. Et même si ça m’a pris presque six ans pour le réaliser, je suis contente d’être encore là aujourd’hui pour en parler.. » Mon souffle se coupe finalement, moi qui ne me suis pas arrêtée une fois pendant le fil de mon histoire. Je me connaissais assez pour savoir que si j’arrêtais en cours de route, je n’allais pas être en mesure de continuer et je voulais pouvoir prouver aux autres et à moi-même que j’acceptais ce qui s’était passé, de A à Z, que mon passé, je le contrôlais désormais et que je n’allais plus le laisser me contrôler. J’étais plus forte maintenant, et je comptais bien le rester.