Être l'ainée d'une famille de trois enfants ce n'est pas toujours évident surtout quand six ans vous sépare du deuxième et huit ans de la petite dernière. Il y a les parents qui sont toujours derrière vous à vous dire que vous devez mieux vous comporter tout simplement parce que les deux autres vous prennes comme modèle, essayant de faire tout ce que vous faites, de calquer chacun de vos gestes et expressions. Et s'est d'autant plus dur quand vous êtes du genre à vouloir toujours vous différencier des autres et ça a toujours été mon cas. Ma mère n'a jamais eu de problème pour l'accepter et elle m'a même toujours encourager dans cette voie. De toute façon elle et moi on était pareil sur beaucoup de point ; par contre avec mon père c'était autre chose. Pour lui, une famille devait être soudé à chaque instant, chaque membre devait être souriant à n'importe quel moment de la journée et surtout, il était important de faire croire au voisin que tout allait pour le mieux, bref qu'on était le stéréotype même de la famille parfaite comme on voit parfois à la télé dans les publicités pour céréales ou les autres produits dans le genre. Du coup avec lui ça a toujours été un peu tendu. Il était strict - bien trop à mon goût - ne supportait pas l'idée de sa première fille puisse passer son temps à faire du sport et à trainer avec des mecs plutôt que de faire comme toute les autres soit du shopping, des soirées pyjamas et les autres conneries dans ce genre. Bref il voulait que je sois une "vraie" fille, que je fasse des truc de filles et qu'en plus de cela je sois un peu l'élève modèle ! Avec moi il a jamais eu tout cela et je me demande d'ailleurs si c'est pas pour cette raison qu'ils ont décidé de me faire un petit frère et une petite sœur. Eux ils ont suivis le modèle imposer par le paternel à la perfection et à eux deux ils représentent très bien les enfants parfait, fabuleux ; en gros ceux que tout le monde rêverait d'avoir ! Vous allez sans doute penser que je les déteste.. et bien c'est faux. Je ne leur montre pas souvent mais je les aimes énormément et je tiens beaucoup à eux même si pendant des années, le peu de fois ou l'on s'est vu c'était pour s'embrouiller à propos de sujet plus ou moins important..

« Tu devrais te concentrer sur tes études de médecine plutôt que d'aller faire tes concours débiles » lâcha mon père en plein milieu d'un repas qui comme d'habitude était des plus silencieux. Je relevai la tête de mon assiette, soupirant. J'en avais assez qu'il me critique, qu'il critique ce que j'aimais, ma passion à savoir la gymnastique. Si ma mère avait été encore de ce monde à cet instant là jamais il ne se serait permis de dire ça. « Y'a que toi qui pense que ses concours sont débiles » lançais-je alors avec ce regard presque méprisant. Je ne le supportais plus. C'est triste à dire et pourtant c'était le simple vérité. Trop de critique quand à mes idées, trop de différence entre nous tout simplement. Avant quand il y avait ma mère les choses étaient plus simple parce qu'elle arrivait toujours a tempérer les choses et elle essayait aussi de lui faire comprendre que ma passion je ne pouvais tirer un trait dessus, que c'était toute ma vie. Elle était bien placer pour le savoir puis que c'était elle qui me l'avait transmise alors que j'avais que huit ans. Elle avait eu un début très prometteur en gymnastique, on la voyait déjà sur les premières marches des plus grandes compétitions mais malheureusement une mauvaise chute avait mit fin à sa carrière prometteuse. J'avais tout naturellement, et avec grand plaisir, reprit le flambeau. Je sais que son rêve c'était de me voir réussir là ou elle avait échoué et à sa mort je m'étais promis d'y arriver, de faire tout mon possible pour qu'elle soit fière de moi de là ou elle était, quitte à mettre de côtés mes études qui de toute façon ne m’intéressait pas.« De toute façon papa tu pourras me dire tout ce que tu veux, je continuerais d'une part parce que j'aime ça et d'autre part parce que je sais que ça t'emmerdes, et je trouve ça assez amusant » avec un petit sourire, je me levai de table sous les airs ébahi de mon frère et de ma soeur puis je quittais la cuisine pour rejoindre ma chambre. Mon repas n'était pas terminé mais ce n'était pas la première fois que ça arrivait, en fait presque tout les soirs ça se finissait comme ça. Le jour d'après je partais pour une compétition importante dont je ressortis très bien classé dans plusieurs épreuves. Une semaine plus tard j'apprenais que j'étais sur la liste pour les prochain jeux olympique et quelque mois plus tard, je m'envolais pour Athènes, représenter mon pays pour la compétition sportive la plus médiatique. Un beau pied-de-nez à mon père.

« Il faudrait peut être que tu songes à te recycler non ? » « Hein ? » lançais je à Jaymes, mon meilleur ami assis face à moi. « Tu commences à te faire vieille pour la gymnastique » Je levai les yeux au ciel et lui donnait un coup de pied sous la table « Aïe ! » Je lui adressai un large sourire victorieux tout en mélangeant le liquide noir qui se trouvait dans ma tasse. « Mais quoi ? C'est vrai ! T'as quoi.. vingt huit ans maintenant, laisse la place aux jeunes ! » « Vingt cinq » « Ah oui pardon » Il mima une grimace à laquelle je ne crus pas vraiment. Il avait toujours été comme ça avec moi, du genre à toujours plaisanter, à me lancer des bâches et moi et bien je lui répondais en faisant la même chose. Il se mit à rire et je le suivis avant d'avaler une autre gorgée de mon café. Heureusement qu'il était là pour me faire rire, pour me faire oublier mes problèmes quotidiens, les trucs qui encombrait mon esprit. Bizarrement, dès la première fois ou je l'avais rencontré, j'avais toujours su qu'il serait spéciale pour moi, qu'il tiendrait une place très importante dans ma vie. Depuis ce jour ou on s'était croisé dans les couloirs du lycée il avait toujours été à mes côtés dans les bons moments et dans les pires aussi, il était mon confident presque ma moitié. Jaymes repris finalement son sérieux « Non mais sérieusement Miles, il va arriver un moment ou tu pourras plus. Dans le sport c'est comme ça, à trente ans t'es déjà un ancien, et encore plus dans les trucs comme la gym' » Je soupirai. Il avait raison - comme d'habitude - et ça me faisait du mal d'admettre que j'approchais de plus en plus d'une retraite prématuré dans le milieu du sport. Après mes dernières victoires et surtout celle au jeux olympique et autres grandes compétition j'étais sur un petit nuage. Je me disais toujours que ma mère devait être fière de moi et finalement j'en voulais encore plus. Et puis après il y avait eu ce battage médiatique autour de moi, ça avait durer quelque semaines pendant lesquels j'avais posé pour des magazine divers, j'avais fait des tas d'interview ce qui ne m'avait pas vraiment aider à redescendre sur terre. Trois ans maintenant que c'était comme ça et la chute s'annonçait assez difficile. « Je sais tout ça, mais franchement je vois pas ce que je pourrais faire d'autre. J'ai passé ma vie dans des gymnase à faire des figures, des exercices d'équilibres et des roues.. Je m'imagine mal faire autre chose. Et puis ça ferait beaucoup trop plaisir à mon père si j'arrêtais » « T'es pas obligé d'arrêter complètement mais tu peux faire quelque chose d'autre à côtés » Il avait dit cela comme si de rien n'était, comme si ça n'avait pas beaucoup d'importance. Je relevais la tête vers lui, un léger sourire affiché sur le visage. C'était simple, bête et pourtant je n'y avais jamais pensé. « Quoi ..? » Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne sorte de mes pensées. « Oh rien, je réfléchissais. » « Parce que ça t’arrive des fois ? » Il se fit un large sourire alors que moi je secouais la tête avant de le frapper une nouvelle fois, mais cette fois ci sur le bras. Il en avait l'habitude.


La pluie s'abattait violemment sur les vitres, la nuit allait bientôt tomber et moi j'étais assise sur le rebord de ma fenêtre regardant le ciel qui devenait de plus en plus obscur. Une boule s'était formé dans mon ventre, un mélange désagréable de stresse, de peine et de peur peut être aussi. Je portais une tasse remplis de café à ma bouche. Qu'est ce qui me rendait comme ça ? Le fait de m'être disputé comme jamais avec Jaymes, de savoir que cette fois ci on avait dépasser les bornes tout les deux mettant en péril notre belle amitié si importante à mes yeux ou était-ce l'arrivé de mon frère et de ma soeur ? Ce n'était sûrement pas la mort de mon père, à vrai dire lorsque je l'avais appris j'avais moi même été étonné de ne rien ressentir. Pas une seule larme n'avait coulé sur ma joue et franchement je n'en n'avais pas envie. Ça faisait trop longtemps que j'avais préféré oublier cet homme qui m'avais fait trop de mal. Dans le fond ce qui me dérangeait le plus c'était le fait que mon frère et ma soeur se retrouve sans mère, sans père alors qu'ils étaient plutôt attaché à ce derniers. Et puis il restait un ultime problèmes pour moi. Tous les deux n'étant pas majeur ils avaient besoin d'un tuteur légal et après la mort de mon père c'était tout de suite vers moi qu'on s'était tourné et je me sentais pas prête à assumer ce rôle que j’acceptai pourtant. On sonna à la porte ce qui me fit sortir de mes pensées. Je soufflais doucement avant de me lever pour aller ouvrir la porte. C'était eux avec leur valise, l'air triste et dépité. La dernière fois que je les avais vu c'était à l'enterrement, je m'étais montré proche d'eux essayant de renouer les liens qui nous unissait autre fois mais qui avec le temps avait finit par se détérioré puis se détruire. « Salut. » lançais-je faiblement en essayant de leur adresser un sourire. Mon frère me répondit par un sourire, et ma soeur elle entra directement dans la maison pour monter dans la chambre qui allait maintenant être la sienne. Je soupirai et refermai la porte après que mon frère son lui aussi entrée. « T'en fais pas, il va lui falloir un peu de temps mais elle va s'y faire. » « Ouais j'espère.. Moi aussi il va me falloir un peu de temps. » Il vint vers moi et me pris dans ses bras, action qui eux le mérite de me soulager quelque peu. Avec lui les choses allaient être plus simple qu'avec ma soeur, ça c'était certain mais je me rendais compte de tout ce que cette décision des juges allait changé dans ma vie. J'avais pris mes habitude comme je vivais seule. J'avais ouvert mon propre salon de massage histoire de gagner un peu d'argent et d'avoir une activité à côtés comme me l'avais conseillé mon ami, et puis j'avais mes entrainements qui me prenait toujours autant de temps. Je pouvais parfois sortir, m'amuser et profiter de la vie. Bref ma vie je la vivais à mon rythme sans me soucier des autres mais maintenant qu'ils étaient là tout allait être bouleversé ; Parce que pour la première fois dans ma vie je sentais que j'avais l'obligation d'être un vrai modèle pour eux, la personne qui les guiderait dans le droit chemin.